On le sait, en NBA, il faut « choisir son poison » comme disent les Américains. C’est d’autant plus vrai face aux meilleures équipes et aux meilleurs joueurs de la NBA, et cette nuit, le Jazz avait délibérément choisi de bloquer l’accès au cercle, et de ne pas sortir sur les shooteurs après les écrans. C’est ce qu’on appelle le « drop coverage« , et Rudy Gobert est à la fois là pour empêcher le poseur d’écran de s’ouvrir le cercle, tout en se montrant devant le joueur extérieur pour l’empêcher d’aller au cercle. C’est un choix, et lors des derniers playoffs, les Bucks avaient piégé Trae Young comme ça.
Sauf que cette nuit, cette défense a causé la perte du Jazz, et ça a bien profité à Klay Thompson et Jordan Poole. Steve Kerr en a causé lorsqu’un journaliste lui a demandé si Klay Thompson avait été plus adroit au fil des minutes.
« Eh oui, ce n’était pas très malin… »
« Je n’ai pas trouvé que c’était une amélioration spectaculaire en termes de sélection des tirs, mais je pense que le fait qu’il puisse prendre des tirs à mi-distance, comme (Rudy) Gobert reculait, a permis à Klay de se rapprocher la ligne des lancers-francs et de prendre quelques tirs à mi-distance. Il en a probablement mis quatre ou cinq, je pense, pendant le match. Ça lui a permis de se mettre dans un rythme. Ensuite, il a commencé à prendre des tirs impossibles, mais on sait qu’il est capable de les mettre. »
Klay Thompson remercie donc le Jazz pour ce type de défense… « Eh oui, ce n’était pas très malin… Je ne vais pas dire que je ne suis pas explosif vers le cercle, mais j’ai juste besoin de poser mes appuis et à m’élever quand j’ai autant d’espace. Je ne suis pas surpris [par cette défense], mais j’en suis reconnaissant« .
Forcément, on attendait l’explication de Quin Snyder sur cette option défensive, avec un Gobert quasiment en zone, avec toujours un pied dans la raquette.
« Quand il y a un écart d’un mètre ou deux au début de l’action, vous n’avez même pas la possibilité de passer par-dessus l’écran. On n’y arrivera pas. Il y a à la fois le joueur qui a le ballon pour du main à main. Il y a une situation de pick-and-roll avec des intérieurs qui sont placés haut, des arrières qui ont besoin d’éviter les écrans… Il y d’autres choses qu’on peut faire, mais ça rend les choses plus compliquées lorsque notre attaque a un impact sur notre défense. Quand on se retrouve sur transition, et que c’est difficile d’effectuer le repli et de défendre sur ce type d’action. Défendre sur ces situations avec des écrans est compliqué, mais on leur a laissé trop de situations faciles. »
Un mot aussi de Jordan Poole, auteur de 31 points. Il reconnaît qu’il préfère jouer face à un pivot comme Rudy Gobert. « Je pensais qu’il allait sortir quelques fois car il est connu pour ça… C’est un bon joueur pour protéger le cercle. Je pense qu’il sait que les extérieurs vont le faire sortir au large, mais on a juste à jouer autour de ça. Ils ont eu du succès en défendant comme ça, et il fallait trouver un moyen de l’exploiter. »