On parie qu’un paquet de fans des Villanova Wildcats vont suivre avec intérêt la série entre Suns et Mavs qui démarre la nuit prochaine. Cette série va opposer (à distance) deux des meilleurs représentants de l’établissement de Philadelphie : Mikal Bridges et Jalen Brunson. « Il y a quatre ans, on gagnait un titre et maintenant, on s’affronte en playoffs, c’est assez dingue », s’enthousiasme le premier.
Les deux hommes ont un parcours universitaire en commun, ponctué de deux titres NCAA en 2016 puis 2018. Cette dernière année, Jalen Brunson avait d’ailleurs élu meilleur joueur de la saison universitaire avec 19 points de moyenne, tandis que son coéquipier avait été cité dans le troisième cinq du championnat.
Sélectionné au second tour
Ils ont toutefois connu des aventures diverses à la Draft. L’ailier a filé dans l’Arizona en étant sélectionné à la 10e place, là où l’arrière a dû patienter jusqu’au deuxième tour, où Dallas l’a récupéré avec seulement son 33e choix.
Une sélection qui paraît évidemment tardive au vu de ses performances actuelles. Mikal Bridges peine lui-même encore à comprendre. « Que vous l’expliquiez par sa taille ou autre chose, je pense que parfois, choisir des jeunes de 18 ans qui tournent à six points par match, c’est différent qu’avec un gars qui a des responsabilités, emmène l’équipe à un titre national et le gagne pour eux, je préfère choisir ce gars-là. »
« Le mérite revient à Dallas, à leur équipe et à tous ceux qui savaient qu’ils tenaient un ‘steal’. Il a fini si bas que j’ai cru que Phoenix allait le sélectionner », poursuit le finaliste pour le trophée de défenseur de l’année. Mais cette année-là, en plus de Mikal Bridges et de Deandre Ayton en « top pick », la franchise de l’Arizona avait préféré retenir le Français Élie Okobo avec son 31e choix.
Une occasion manquée de réunir les deux hommes sans conséquence sur leur développement respectif. Car malgré cette Draft peu favorable, Jalen Brunson s’est rapidement imposé dans la rotation de Dallas. Dès sa saison rookie, à l’instar de Mikal Bridges, il se rapprochait de la dizaine de points de moyenne.
Une autre « créature » libérée
« À l’université, tu pouvais camper dans la raquette et aider (pour défendre sur Brunson). Dans la ligue, il y a tellement d’espace, cela va dans le sens de son jeu. Je savais qu’il serait un meilleur joueur NBA qu’il ne l’était à l’université, ce qui est fou à dire », formule Mikal Bridges.
Ce dernier rappelle que Jalen Brunson doit partager le cuir, depuis quatre ans, avec un autre représentant de cette Draft exceptionnelle, Luka Doncic. « Ce type est All-NBA depuis qu’il est dans cette foutue ligue et il a beaucoup le ballon. (Brunson) doit se mettre en retrait donc c’est difficile. Et lui comme moi, on sait que s’il avait le ballon plus souvent en mains, il dominerait. »
Justement, selon lui, l’absence du Slovène, pour les trois premiers matches de la série précédente face au Jazz, a débloqué « une autre créature, une autre partie de lui, que je connais […]. J’ai le sentiment qu’il n’y avait pas beaucoup de joueurs qui pouvaient le tenir. Ce n’est pas pour discréditer qui que ce soit à Utah, je connais juste J.B. et je sais à quel point c’est un tueur. »
Ainsi, lorsqu’il a vu son ancien coéquipier exploser en enchaînant les matches à plus de 24 points (28 points de moyenne sur la série), Mikal Bridges s’est dit : « Voilà qui il est. » Cette blessure de Luka Doncic aura donc été un mal pour un bien chez les Mavs. Peut-être un peu moins pour les Suns…