Après un premier mois de saison centré sur les matchs hors-conférence, débute cette semaine la seconde partie de la saison, celle des matchs de conférence. Pendant quatre mois, jusqu’aux tournois de conférence de la fin de saison qui précèdent la « March Madness », les différents programmes du pays vont en effet affronter les équipes de leurs conférences respectives.
Basket USA vous propose pour l’occasion une preview de chaque conférence du « Power Six », les six conférences majeures de la première division NCAA : ACC, Big East, Big Ten, Big 12, SEC et Pac-12.
Après l’Atlantic Coast Conference, on poursuit dans l’ordre alphabétique : focus sur la Big East aujourd’hui.
Une conférence de haut niveau depuis des années, sous l’impulsion de la domination de Villanova. Mais les Wildcats, présents au « Final Four » la saison passée, ont débuté la vie sans Jay Wright cette saison, et cela exige une période de transition.
En conséquence, la hiérarchie se redéfinit organiquement, et désormais, Connecticut et Creighton apparaissent comme les deux cadors de la conférence, avec un large peloton homogène derrière eux. Pas la plus talentueuse des conférences, la Big East est en revanche probablement la plus ouverte, et donc la plus intéressante à suivre.
Les équipes
– Providence Friars (#1 de la conférence en 2021/22)
– Villanova Wildcats (#2 en 2021/22)
– Connecticut Huskies (#3 en 2021/22)
– Creighton Bluejays (#4 en 2021/22)
– Marquette Golden Eagles (#5 en 2021/22)
– Seton Hall Pirates (#6 en 2021/22)
– St. John’s Red Storm (#7 en 2021/22)
– Xavier Musketeers (#8 en 2021/22)
– Butler Bulldogs (#9 en 2021/22)
– DePaul Bue Demons (#10 en 2021/22)
– Georgetown Hoyas (#11 en 2021/22)
Les enjeux
– Aucun favori évident ? C’est la première observation qui saute aux yeux quand on parle de la Big East cette saison : c’est une conférence très ouverte et compétitive, sans aucun vrai favori évident. Cela s’explique en partie par le coup de moins bien de l’habituel tête d’affiche de la conférence depuis des années, Villanova, dont nous allons évoquer la situation plus en détails par la suite. Mais cela s’explique aussi, plus simplement, par la montée en puissance de plusieurs programmes. Ainsi des équipes comme Connecticut et Creighton, voire Xavier et St. John’s semblent avoir clairement franchi un cap à titre collectif cette saison, en comparaison à l’an passé. Cela promet une saison régulière passionnante et disputée, au cours de laquelle les « blowout » seront probablement rares, et les « upset » probablement fréquents.
– À Villanova, l’ère post Jay Wright démarre. Pour la première fois depuis 2001, l’immense Jay Wright n’est pas sur le banc des Wildcats. C’est son assistant Kyle Neptune qui a pris la suite à partir de cette saison, pour mener le programme dans cette nouvelle ère. Et jusqu’à maintenant, cette première saison sans l’iconique coach est plutôt compliquée : trois victoires en huit matchs pour commencer, avec notamment une série de quatre revers de suite, avant de l’emporter difficilement face à Oklahoma. Bref, à l’heure d’entamer les matchs de conférence, Villanova n’a pas de certitudes et n’apparait plus comme l’ogre de la Big East, comme ce fut le cas depuis une dizaine d’années. La bonne nouvelle cependant, c’est que les Wildcats peuvent maintenant sur leur « freshman » vedette Cam Whitmore, qui a débuté sa saison la semaine dernière après avoir manqué le premier mois à cause d’une blessure au pouce.
– La saison de la dernière chance pour Patrick Ewing ? Aucun coach dans cette conférence n’est plus sous pression cette saison que l’ancienne légende des Knicks. En effet, depuis son arrivée sur le banc de son alma mater en 2017, l’ancienne « Beast From The East » peine à insuffler une dynamique positive à ses Hoyas. Le bilan comptable parle de lui-même : 72 victoires pour 89 défaites à l’heure d’écrire ces lignes. La saison dernière a particulièrement laissé des traces, puisque Georgetown n’a remporté que 6 de ses 31 matchs, bouclant même l’exercice avec une terrible série de… 21 revers de suite !!! Et si Patrick Ewing assurait à la rentrée qu’il était confiant quant à la capacité de son équipe à rebondir cette saison, on attend encore d’en voir la confirmation sur le terrain, alors que les Hoyas pointent à 4 victoires pour 5 défaites après le mois de la saison, avant d’attaquer les matchs de conférence.
– Shaheen Holloway passe au niveau supérieur. Ancien joueur (de 1996 à 2000) puis assistant (de 2010 à 2018) à Seton Hall, Shaheen Holloway est monté en grade cette saison : il est désormais le coach des Pirates. Engagé au printemps, le technicien de 46 ans officiait depuis 2018 en qualité de coach de Saint Peter’s, le programme surprise de la « March Madness », auteur d’un fantastique « run » jusqu’aux portes du « Final Four » (éliminé par North Carolina au « Elite Eight »), après avoir éliminé Kentucky et Purdue notamment. Désormais de retour au bercail, le natif du Queens est passé au niveau supérieur, dans une conférence majeure du pays. Au vu de la qualité de son travail à Saint Peter’s, on ne doute pas qu’il va continuer de bien bosser sur le campus de South Orange dans le New Jersey.
Le joueur à suivre : Ryan Nembhard
Petit frère d’Andrew, le bourreau des Lakers et des Warriors, le meneur de Creighton est une des stars de la conférence Big East cette saison. Après une saison « freshman » intéressante mais écourtée à cause d’une fracture du poignet (11.3 points, 3.1 rebonds et 4.4 passes), le Canadien est en progrès cette saison, affichant une meilleure efficacité que l’an passé (12.4 points et 5.6 passes après 9 matchs), à la baguette d’une équipe qui figure parmi les dix meilleures du pays depuis le début de la saison.
Gestionnaire fiable sur « pick-and-roll » comme son frère, « dragster » dans l’âme avec des bonnes finitions au cercle dans son arsenal, il doit cependant encore progresser dans le tir extérieur (31% en carrière) pour véritablement devenir un meneur élite du championnat universitaire.
Pronostic : Connecticut
Villanova empêtré dans ce qui semble être une saison de transition, le sommet de la Big East devrait se résumer en une course à deux entre Connecticut et Creighton, alors que le reste de la conférence est clairement un cran en-dessous.
Notre choix se porte sur les Huskies, dont la dynamique avant d’attaquer les matchs de conférence est implacable après avoir remporté leurs neuf premiers matchs. Par ailleurs, leur effectif semble un peu plus dense que celui des Bluejays. Dans cette conférence Big East particulièrement ouverte cette saison, les hommes de Dan Hurley sont donc clairement les favoris pour le titre à l’heure actuelle, même s’ils ne sont évidemment pas à l’abri d’une blessure majeure, ou plus simplement d’un trou d’air.