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Il détourne des classiques de la peinture avec une touche NBA

Art – Déjà exposé au musée Guggenheim de New York grâce à ses collages, l’artiste lyonnais « SLip » explore un univers dans lequel NBA et peintures anciennes font un bon et drôle de ménage.

Imaginez-vous en train de flâner dans les allées du Louvre, quand là, sur le tableau d’un grand nom de la peinture, vous restez scotché sur… un maillot NBA couvrant un personnage représenté sur la toile. Cette drôle d’association n’a pas (encore ?) sa place dans le musée parisien mais existe bel et bien dans l’univers de « SLip ».

Depuis des années, cet artiste basé à Lyon, où il vient d’ouvrir sa dernière expo autour de « mythes » NBA revisités, s’amuse à jouer avec les codes et à détourner les images, et inversement.

« L’angle de l’exposition est le rapprochement entre les peintures religieuses et le côté fanatique que l’on retrouve dans le sport, avec une mythologie qui se construit autour de moments forts », décrit pour Basket USA Sylvain Cotte, qui doit son nom d’artiste à des amis musiciens – le groupe Apple Jelly – pour lesquels il avait démarré, il y a près de 20 ans, ses travaux dans les univers visuels.

SLip, que les œuvres ont déjà conduit jusqu’au musée Guggenheim de New York, avait déjà eu l’occasion d’explorer cette thématique, en 2018, autour du foot. L’idée a germé, à l’approche de la Coupe du monde, au cours de discussions avec l’équipe du podcast Passement de jambes (P2J) spécialisé dans la discipline, pour lesquels il produisait également des illustrations. « Et si le foot avait été inventé en l’an 1400 au lieu de maintenant ? », se demandent-ils. Cette drôle de question s’est déclinée en une exposition au Ground Control parisien, bien médiatisée à l’époque.

Des références historiques

En parallèle à l’univers du football, celui qui a été emporté par la vague de la « Dream Team » de 1992 – il avait 18 ans cette année-là, 49 aujourd’hui – et avait l’habitude de se lever pour regarder les Finales NBA jusqu’en 1998, a commencé à travailler sur le basket. En ayant recours aux mêmes techniques que sa précédente exposition : fouiller sur internet des peintures et attendre que ça fasse « tilt ». « Quand je vois une peinture, ça me fait penser à telle action » ou tel épisode de l’histoire de la Grande Ligue.

Lorsqu’il tombe sur « Marius prisonnier à Minturnes », peint en 1786 par le Français Jean-Germain Drouais, il pense aux déchirements de la Yougoslavie des années 1990 et à leurs conséquences sur le plan basket. Inspiré par le documentaire « Once Brothers » consacré au sujet, il va ainsi glisser dans l’œuvre originale – à l’aide de Photoshop, auquel il s’est formé en autodidacte à l’époque où les tutos YouTube n’existait pas – les maillots de Vlade Divac (Serbe) aux Lakers et de Drazen Petrovic (Croate) aux Nets.

« Le Christ dans le désert » du Russe Ivan Kramskoï (1872) lui inspire naturellement la figure d’un « Roi sans couronne », le titre de son détournement. Autrement dit à un grand champion qui n’a jamais atteint le titre suprême. Puisqu’il a « grandi » dans la NBA des années 1990, ce sera le maillot de Patrick Ewing qui viendra habiller le Christ, tournant le dos à un trophée dissimulé dans ce désert de pierres. Ce détournement-là « a été relativement simple car la position du corps est classique (ndlr : ce qui facilite l’incrustation du maillot). J’ai passé peut-être trois ou quatre heures dessus. Mais je passe de nombreuses heures à chercher les images. »

Pas simple pour cet architecte dans un système d’information de métier, qui admet ne pas voir « une grande culture artistique », tombé naturellement dans le grand bain du collage.

« J’étais derrière mon ordi la majorité du temps. Je ne pouvais pas peindre, pas dessiner ou prendre de photo. Il s’est avéré que j’étais plus à l’aise avec une souris qu’un pinceau. Je n’ai pas de ‘background’ artistique, mais j’ai réalisé qu’avec le collage, on pouvait faire des choses moins limitatives que d’autres médiums. Jouer sur les rapports d’échelles, sur les couleurs… », développe SLip qui a trouvé de l’inspiration chez Julien Pacaud, puis découvert par exemple l’artiste « Ptitecao » que nous avions rencontré il y a quelques années.

À l’instar de cette dernière, l’artiste lyonnais, qui bosse déjà pour des revues spécialisées, des marques de vêtements ou encore intervient à la TP Academy à Lyon, ne serait d’ailleurs pas contre l’idée de pouvoir collaborer un jour avec la Grande Ligue ou un club français. « Et puis s’il y a des musées intéressés… »

Détourner des œuvres d’art, c’est possible ?

En se lançant dans le détournement de peintures déjà existantes s’est posée, pour SLip, la question du droit d’utilisation des œuvres en question. « On s’était renseigné à l’époque mais il y a autant de réponses que de juristes ! Pour le moment, je n’ai pas eu de problème. » L’article peut dans tous les cas faire valoir l’article L122-5 du Code de la propriété intellectuelle qui prévoit des exceptions au monopole des auteurs, dont « la parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre ».

 

Exposition DOUBLE DOUBLE, jusqu’au 31 mars 2023, au SOFFFA Lyon Guillotière.

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