Nous y sommes : le « bracket » de la « March Madness » édition 2023 a été dévoilé ce dimanche soir par le comité de sélection de la NCAA, en charge de sélectionner les 68 équipes qui prendront part au tournoi final de la saison universitaire à partir de demain, jusqu’au 3 avril, date de la finale nationale.
Avant le lancement des hostilités demain, Basket USA vous propose donc un rapide passage en revue des principaux éléments et principales dynamiques à connaitre. Puis, ce sera à vous d’imprimer le tableau et de vous munir de votre plus beau stylo pour tenter de pronostiquer le « bracket » parfait.
La probabilité d’y parvenir ? Une chance sur… 120 milliards !!!
Les absents
On commence avec l’absent le plus mythique du tournoi cette année : North Carolina. Sextuple vainqueur du titre national, pas plus tard qu’en 2017 pour la dernière fois, et surtout finaliste l’an passé contre Kansas après un incroyable parcours, le programme de Chapel Hill a été assez logiquement snobé par le comité de sélection après une saison régulière très, très décevante. Classés à la première place du Top 25 de l’AP en pré-saison, les Tar Heels n’ont gagné « que » 20 de leurs 33 matchs cette saison, dont 11 de leurs 20 matchs seulement dans le calendrier ACC. C’était une saison à oublier pour UNC, qui devient le premier programme de l’histoire à manquer de se qualifier pour la « March Madness » après avoir démarré la saison comme #1 du Top 25.
Autre absent de taille : Villanova. Champions en 2016 et 2018 et encore qualifiés pour le « Final Four » la saison passée, les Wildcats sont tombés de haut cette saison, la première de Kyle Neptune à la tête du programme après la retraite du mythique Jay Wright au printemps dernier. Après un début de saison clairement raté avec 2 victoires seulement après 7 matchs, Villanova a bataillé toute la saison pour améliorer sa candidature pour la « March Madness », et même le retour de Justin Moore, victime d’une rupture d’Achille lors du tournoi l’an passé, n’a pas changé grand-chose. Bilan final : 17 victoires et 16 défaites, dont 10 victoires par 10 défaites dans le calendrier Big East, et une absence alors logique de la « Big Dance » cette année.
Dernier absent parmi les gros programmes : Michigan. Finalistes en 2018, tête de série #1 en 2021 et qualifiés pour le « Sweet Sixteen » l’an passé, les Wolverines de Juwan Howard ne danseront pas cette année. Malgré la bonne saison du pivot Hunter Dickinson et du « freshman » Jett Howard, le fils de Juwan, le programme d’Ann Arbor a raté sa saison, conclue avec un bilan à peine à l’équilibre : 17 victoires et 15 défaites, dont 11 victoires pour 9 défaites en Big Ten. Une série de trois défaites de suite pour finir la saison, dont un ultime revers au deuxième tour du tournoi de la conférence, qu’ils devaient à tout prix gagner pour valider un ticket vers la « March Madness », a définitivement enterré tous les espoirs d’une sélection par le comité.
Si les absences de UNC, Villanova et Michigan était attendues, celle de Clemson est en revanche plutôt une surprise. Auteurs d’une très solide saison régulière, conclue avec 22 victoires pour 10 défaites dont 14 victoires en 20 matchs dans le calendrier ACC, les Tigers, troisièmes de leur conférence, apparaissaient effectivement, a priori, comme une équipe méritante d’aller à la « March Madness » cette saison. Le comité ne semblait d’ailleurs pas très loin de les inclure : Clemson termine dans les « First Four Out », c’est-à-dire les quatre équipes qui échouent aux portes du champ des 68 équipes. Des vilaines défaites contre des équipes modestes telles que South Carolina, Louisville et même North Carolina ont certainement joué en leur grande défaveur…
Un « First Four » à haut niveau
Tour de barrages pour définir les quatre dernières équipes qualifiées pour le tournoi, parmi les huit équipes les moins bien classées du « Field Of 68 », le « First Four » sera effectivement relevé cette année.
Deux affiches en particulier seront passionnantes : Mississippi State contre Pittsburgh dans la région Midwest, avec à clé une tête de série #11 pour un premier tour contre Iowa State et sa tête de série #6, et Arizona State – Nevada dans la région Ouest, avec là aussi à la clé une tête de série #11 pour un premier tour contre TCU, également une tête de série #6.
Quatre équipes expérimentées, qui seront assurément toutes pénibles à jouer dès le premier tour, pour Iowa et TCU.
Les affiches majeures
Elles sont nombreuses, mais on ne va mettre en lumière que la crème de la crème. Procédons par région.
Région South
L’affiche entre #8 Maryland et #9 West Virginia apparait comme une des plus alléchantes et équilibrées du premier tour. L’attaque des Terrapins et leur super meneur Jahmir Young contre la défense rugueuse et physique des Mountaineers : un duel de styles qui promet du beau basket. À noter que le gagnant de ce match défiera, sauf énorme surprise, #1 Alabama au second tour. Le Crimson Tide est favori sur le papier, mais une « upset alert » n’est pas impossible non plus…
Toujours dans cette région, on ne peut que vous conseiller de garder un oeil sur ce génial duel d’attaques à haut tempo entre #6 Creighton et #11 North Carolina State. Malgré l’écart ente les têtes de série, il faut s’attendre à un match disputé entre les deux équipes, qui devraient se livrer une bataille à couteaux tirés. Au second tour, le vainqueur ira défier, sauf surprise encore une fois, le champion en 2021 : #3 Baylor. Là aussi, le duel de styles entre l’attaque du Wolfpack ou des Blue Jays et la défense des Bears promet un match épique…
Région East
Le match du premier tour entre #6 Kentucky et #11 Providence est ici immanquable. Meilleur joueur des Friars cette saison, l’ailier Bryce Hopkins était un « freshman » peu utilisé à… Kentucky, la saison passée. Le « revenge game » promet d’être épique. Au-delà de ça, l’écart de niveau entre les deux formations apparait très mince et cela promet un match équilibré, certainement tourné vers la défense.
Juste en-dessous dans le tableau de cette région, on apprécie particulièrement ce #7 Michigan State – #10 Southern California. Deux équipes inconstantes en saison régulière, mais au profil parfait du poil à gratter, capables de furieusement monter en puissance dans un contexte de matchs à élimination directe. Ne jamais sous-estimer Tom Izzo en mars…
Enfin, plus haut dans le tableau, on gardera un oeil attentif sur le premier tour entre #8 Memphis et #9 Florida Atlantic. Une affiche pour les amoureux de l’attaque décomplexée entre deux formations qui savent régaler dans ce domaine. Le gagnant ira certainement jouer l’ogre Zach Edey et #1 Purdue au deuxième tour…
Région Midwest
Clairement pas la plus passionnante, cette région offrira quand même un superbe #8 Iowa et #9 Auburn dès le premier tour. L’attaque des Hawkeyes emmenée par Kris Murray, contre la défense solidaire de Bruce Pearl et ses Tigers.
Si une jauge du « potentiel de match le plus épique du premier tour » existait, le curseur exploserait les compteurs sur cette affiche. Comme tous les matchs entre #8 et #9, le gagnant irait défier #1 Houston au second tour, peut-être le favori ultime pour le titre. Un « upset » serait un énorme tremblement de terre…
Région West
On termine avec la plus excentrée géographiquement des régions, celle des tenants du titre, #1 Kansas. Capables d’aller très loin dans le tournoi, les Jayhawks auraient très fort à faire dès le second tour : se coltiner le gagnant de l’exquis #8 Arkansas – #9 Illinois du premier tour. De très loin la meilleure affiche du premier tour sur le papier, pour Basket USA. Deux attaques explosives, avec les futur « lottery picks » Nick Smith Jr. et Anthony Black d’un côté, et les vétérans du Fighting Illini de l’autre (Matthew Mayer, Terrence Shannon Jr., Coleman Hawkins…).
Le premier tour « 100% East Coast » entre #4 Connecticut et #11 Iona nous émoustille également fortement. On peut compter sur le vieux sage Rick Pitino pour motiver ses troupes et tout faire pour secouer le « bracket » d’entrée en envoyant les Huskies en vacances dès le premier tour…