Mike Malone : « On ne peut pas se relâcher à 13 matchs de la fin »

Le premier quart-temps vient de se terminer et Mike Malone, embarrassé, peut se gratter la tête. Ses joueurs regagnent le banc des Nuggets après avoir encaissé 49 points en 12 minutes sur le parquet des Raptors, comptant ainsi déjà 19 points de retard (49-30). 

Le pourcentage de réussite affiché par les Canadiens pour démarrer a de quoi faire froid dans le dos des défenseurs de Denver : 20/28 aux tirs, soit 71% ! « Mais qui sommes-nous pour penser qu’on peut jouer trois quart-temps et gagner un match ? », s’agace après le match Mike Malone, dont l’équipe n’avait jamais encaissé autant sur un quart-temps cette saison.

Avant d’affronter les Spurs il y a quelques jours, avec 42 points pris dans le second quart-temps, son équipe avait d’ailleurs enchaîné 48 matchs de suite sans encaisser 40 points sur un quart-temps. « Comment peut-on passer de, lâcher 49 points dans le premier quart-temps, à en lâcher 23, 26 et 27 (ndlr : les trois suivants) ? Sérieusement ! Peut-être qu’à Detroit, mon discours d’avant-match sera : ‘On commence à jouer en étant menés 49-20.’ Peut-être que ça parlera à nos gars », ironise le coach.

À Toronto, les joueurs de ce dernier auront beau shooter avec 55% d’adresse sur l’ensemble de la partie, ils ont manqué de jus pour s’imposer, en raison des efforts déployés pour recoller. « On a creusé un trou trop grand et on n’a pas pu remonter la pente », regrette Jamal Murray. « Quand on dépense autant d’énergie pour revenir dans le match, on n’a plus rien pour finir », complète son coach, dont l’équipe n’a jamais mené dans cette partie. Du jamais vu cette saison lorsque Nikola Jokic est sur le parquet.

Cette série de quatre défaites consécutives en cours est également inédite dans la saison des Nuggets. Au-delà du timing de cette mauvaise dynamique, ce qui interroge est que trois des quatre équipes (Bulls, Spurs et Raptors) face auxquelles ils ont perdu présentent un bilan négatif.

Trop longtemps en tête ?

« Tout le monde joue pour quelque chose. San Antonio pour sa fierté, Brooklyn essaie de s’accrocher à sa cinquième place ou peut-être remonter, Toronto se bat comme un diable pour être en playoffs », énumère Mike Malone, avant de lâcher : « On est peut-être devenus un peu tendres à force de gagner. On se dit que ça va aller… C’est une formidable opportunité pour nous. J’adore le fait qu’on soit face à l’adversité. Je suis là, je ne vais nulle part et je vais trouver des gars qui veulent se battre avec moi. »

Un langage guerrier employé volontairement pour secouer sa troupe jugée trop relax en ce moment. « On ne peut pas se relâcher à 13 matches de la fin de la saison. On doit essayer de trouver un moyen de retrouver notre assurance », réclame Mike Malone, en rappelant que son équipe occupe la première place à l’Ouest depuis la mi-décembre.

Si cette place n’est pas menacée pour le moment, avec encore quatre matchs d’avance sur les Grizzlies, qui restent pourtant sur trois victoires de suite, Nikola Jokic assure que « oui », ses coéquipiers et lui avaient d’entendre ce discours sur ce qu’il en est pour eux aujourd’hui.

Son coéquipier Michael Porter Jr. convient que « ce n’est pas le moment idéal avec tant de matches à jouer. Mais je crois qu’il faut faire face à l’adversité en playoffs. Si on parvient à résoudre nos problèmes et à trouver les solutions dont on a besoin dès maintenant, cela nous sera utile pour les playoffs. »