« Depuis que je suis enfant, on entend toujours : ‘ Ton père est meilleur que toi. Ton père est ceci. Ton père est cela’. On l’entend tout le temps, à chaque match » raconte Domantas Sabonis. « Mais sans cela, je ne serais pas arrivé là où je suis. Je m’en sers comme d’un carburant pour m’améliorer ».
On le sait depuis plusieurs années, le basket-ball est une affaire de famille chez les Sabonis. Légende du basket européen, Arvydas Sabonis, père de Domantas, a évolué sept saisons en NBA après avoir tout écrasé en Europe. Lors de son passage dans la Grande Ligue, il avait porté les couleurs d’une seule et unique franchise, les Blazers où son physique et son sens de la passe avaient fait des merveilles. Elu dans le meilleur cinq rookie à… 31 ans, il avait permis à Portland de faire trembler les Lakers du tandem Kobe-Shaq en 2000. Un joueur hors normes.
« On savait qu’il était basketteur, mais on le regardait comme notre père » se souvient Domantas Sabonis. « Nous ne savions pas qui il était réellement ».
Pas de pression familiale
Au New York Times, Domantas Sabonis révèle que son père n’a poussé aucun de ses enfants à jouer au basket-ball. Leur mère, Ingrida Sabonis, ancienne Miss Lituanie, ne l’a pas fait non plus. Mais voilà, Domantas voulait devenir joueur de basket professionnel, tout comme son père, et n’avait rien d’autre en tête. Il rejoint donc le club espagnol de l’Unicaja Malaga, avec qui il fait ses débuts professionnels à l’âge de 16 ans. Par la suite, il prend la direction des Etats-Unis afin d’évoluer en NCAA, et il choisit l’université de Gonzaga.
Assistant à l’époque, Tommy Lloyd avait participé au recrutement de Domantas à Gonzaga. L’actuel coach d’Arizona révèle qu’il ne s’était entretenu qu’avec le frère de Domantas, Tautvydas. Quant à son père, Arvydas, il ne l’avait rencontré qu’après que Domantas ne se soit engagé avec les Bulldogs. La raison ? Le « Tsar » ne voulait pas influencer le choix de son fils.
« Mon fils devrait avoir le droit de prendre ses propres décisions » a confié Arvydas Sabonis à Tommy Lloyd. « Et je me sens bien en tant que parent de lui permettre de le faire, puisque moi, je n’ai jamais été autorisé à le faire ».
Un père fier de son fils
Aujourd’hui à Arizona, Tommy Lloyd s’est souvenu que Domantas avait l’habitude de lui dire qu’il était motivé à l’idée de perpétuer l’aura de sa famille.
« Il avait l’impression de perpétuer l’héritage des Sabonis dans le basket » a expliqué Tommy Lloyd. « C’est quelque chose qu’il a pris très, très, très au sérieux. Je ne veux pas dire qu’il avait peur de l’échec, mais il voulait absolument réussir pour le nom de la famille ».
On peut dire que la mission est accomplie puisqu’à seulement 26 ans, il a déjà un beau palmarès avec trois sélections All-Star et une médaille d’argent à l’Eurobasket. Aux côtés de De’Aaron Fox, il a permis à Sacramento de valider son ticket pour les playoffs, une première depuis 2006 pour la franchise californienne. Sur le plan individuel, il est le meilleur rebondeur de la ligue cette saison avec 12.4 prises en moyenne par match, et le numéro 2 aux triple-double grâce à des qualités de passeur qu’on ne lui soupçonnait pas ! Une saison de rêve qui rend heureuse la famille Sabonis, et encore plus le papa.
« Je pense que mon père est notre meilleur ami » raconte son grand frère. « Il est incroyable. Il regarde tous les matchs de Domantas. Il m’appelle toujours, et me dit ‘ Tu regardes ? ‘. Je lui réponds : ‘Papa, je dois travailler demain’. Mon père apprécie tout ça. C’est son fils. Il joue au plus haut niveau. Il ne s’agit pas de récompenses individuelles. Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit simplement d’allumer la télévision et de regarder son propre fils ».