Face au Heat, en finale de conférence, Joe Mazzulla et les Celtics ne sont pas passés loin d’un exploit historique : renverser un déficit de 3-0 dans une série de playoffs. Mais Jimmy Butler et sa bande ont finalement gagné le Game 7 à Boston, mettant fin à une première saison particulièrement mouvementée pour le coach sur le banc des Celtics.
Si l’entraîneur a mené son équipe vers une saison régulière réussie (57 victoires), il a échoué sur l’essentiel, qui était de ramener le titre à Boston après la défaite contre les Warriors en Finals l’année dernière.
Mais comme le raconte longuement The Athletic, le contexte de sa nomination et les coulisses de la saison des finalistes 2022 ont été loin particulièrement délicats…
Une arrivée surprise et un staff affaibli
On se souvient que Joe Mazzulla (34 ans seulement) a été nommé coach des Celtics suite à la mise à l’écart inattendue d’Ime Udoka, qui avait enfreint le règlement intérieur de la franchise, en ayant une relation extraconjugale avec une membre de son staff.
Le premier assistant d’Ime Udoka, Will Hardy, parti entraîner Utah, les Celtics ont donc misé sur une promotion interne, d’un assistant qui n’était pourtant qu’au milieu de la hiérarchie du staff. Un choix qui a surpris les autres assistants, surtout que beaucoup étaient venus à Boston pour travailler avec le désormais nouveau coach des Rockets. De plus, certains joueurs s’attendaient davantage à voir Damon Stoudamire prendre la suite d’Ime Udoka.
Le départ de l’ancien meneur de jeu de Toronto en cours de saison, en mars précisément, pour rejoindre Georgia Tech et la NCAA n’a pas été sans conséquence au sein du vestiaire. Damon Stoudamire était proche des joueurs, et avec son expérience en NBA, il savait les comprendre et leur parler. Son départ et celui de Will Hardy ont pesé lourd, d’autant qu’ils n’ont pas été remplacés pour cet exercice 2022/23.
Un changement de philosophie assumé puis contesté
Après sa promotion surprise, Joe Mazzulla a voulu mettre en place une nouvelle philosophie de jeu, davantage portée sur l’attaque. Il s’est passé de Robert Williams III, souvent blessé, pour intégrer Derrick White dans le cinq majeur. Un choix qui a porté ses fruits en début de saison. Les Celtics étaient impressionnants offensivement et marchaient sur la concurrence. Comme les difficultés offensives avaient été exposées pendant les Finals contre Golden State, le coach avait peut-être trouvé la solution.
Sauf qu’au fil du temps, cette volonté de marquer beaucoup n’a plus été suffisante. La défense a montré des signes de faiblesse et, dans les moments compliqués, les joueurs ont été livrés à eux-mêmes par leur coach. Ce dernier voulait qu’ils trouvent les solutions au fil de l’eau, sans temps-mort.
« Il y a des moments pour que les joueurs apprennent et d’autres où on avait sans doute besoin d’un temps-mort », constate Malcolm Brogdon. « Joe Mazzulla sera le premier à l’admettre. Il l’a fait parfois. »
En interne, les joueurs ont alors commencé à contester cette philosophie offensive, qui mettait moins l’accent sur la défense comme en 2021/2022. Des vétérans se demandaient aussi pourquoi Grant Williams était laissé de côté alors qu’il fut précieux pendant les playoffs 2022, quand Marcus Smart devait parfois rappeler les consignes en défense, visiblement un peu confuses, après les temps-morts.
Enfin, pendant les playoffs, Jaylen Brown et Jayson Tatum sont carrément allés voir leur coach pour lui demander de remettre Robert Williams dans le cinq majeur. Joe Mazzulla a accepté et le retour du pivot a changé le visage de la fin de série contre les Sixers.
Un coach qui apprend mais qui a besoin d’aide
Mais le mal était fait, Malcolm Brogdon l’a dit après l’élimination contre le Heat : la défense de Boston n’était pas au niveau cette saison pour espérer remporter le titre. De plus, même si les finalistes 2022 ont arraché un Game 7 dans cette finale de conférence, on ne peut pas oublier les propos du coach après la défaite du Game 3. Ce dernier avait alors parlé de « déconnexion » entre lui et ses joueurs…
De quoi remettre en cause la suite de son aventure à Boston, vu la saison qui vient de se dérouler ? « Non », a déjà répondu le président de la franchise, Brad Stevens.
« Je pense qu’il est le meilleur coach pour cette équipe. Il a fait un remarquable travail avec ce groupe », estime l’ancien coach de Boston, désormais dans le rôle de dirigeant. « Il ne faut pas surréagir après chaque match. C’est un grand leader, qui va progresser en ayant appris cette saison. On croit en lui. A-t-il été parfait ? Voudrait-il revenir en arrière sur certains points ? Tous les coaches le voudraient. »
Joe Mazzulla est donc confirmé pour la saison prochaine mais Brad Stevens a aussi précisé qu’il avait bien besoin de soutien, avec des assistants expérimentés, voire des anciens coaches et des anciens joueurs, à ses côtés. Ce sera nécessaire pour éviter les erreurs de cette saison après les départs de Damon Stoudamire et Will Hardy.
Surtout que trois assistants des Celtics (Ben Sullivan, Aaron Miles et Mike Moser) vont prochainement prendre la direction de Houston, pour retrouver Ime Udoka.