En 2013, le monde du sport américain était secoué par l’affaire Biogenesis, une clinique anti-vieillissement de Floride accusée d’avoir fourni à des sportifs des produits dopants interdits.
Même si le scandale concernait quelques boxeurs ou tennismen, c’est surtout le baseball qui avait tremblé puisque plusieurs grosses stars de la MLB (Alex Rodriguez, Ryan Braun, Nelson Cruz, Everth Cabrera, Jhonny Peralta…) avaient été suspendues pour avoir acheté et utilisé des hormones de croissance et de la testostérone.
Toutefois, selon une longue enquête d’ESPN, qui a pu mettre la main sur le rapport complet de la DEA (l’agence fédérale américaine chargée de lutter contre le trafic et la distribution de drogues aux États-Unis), les listings de Biogenesis comprenaient beaucoup plus de noms que ceux qui ont été révélés.
Des contacts avec le premier cercle de LeBron James
On retrouve ainsi le catcheur Paul « The Big Show » Wight, le boxeur Shannon Briggs et deux noms qui interpellent car ils font partie du tout premier cercle de LeBron James : son ancien coach personnel David Alexander et son ami et conseiller financier de toujours, Ernest « Randy » Mims.
Du côté des enquêteurs de la DEA, on assure pourtant n’avoir rien caché, et avoir particulièrement enquêté sur les possibles connexions entre la clinique Biogenesis et LeBron James.
Mais que ce soit pour Randy Mims ou David Alexander, l’agence n’a pas réussi à faire de lien avec le basketteur.
D’après les informations recueillies par les enquêteurs de la DEA, le premier aurait ainsi notamment acheté de la testostérone pour un usage personnel. Cela aurait de toute façon tourné court puisque Randy Mims n’a été client que deux mois, se plaignant des effets secondaires du traitement et préférant donc arrêter l’expérience.
« C’est apparemment un homme en surpoids » explique un enquêteur. « Et il est allé le voir [Carlos Acevedo, un associé de Tony Bosch, le patron de Biogenesis, qui a ensuite monté sa propre affaire] pour avoir un traitement à la testostérone qu’ils donnaient à un groupe de personnes en surpoids, qui avaient perdu beaucoup de kilos. »
Une simple affaire de régime ?
Quant à David Alexander, un coach sportif bien connu qui a longtemps travaillé avec LeBron James et qui bosse désormais avec Victor Oladipo, Donovan Mitchell ou Tim Hardaway Jr, rien de concret non plus n’a été trouvé par la DEA, qui ne le considère d’ailleurs dans son enquête que comme le coach de la femme de LeBron James.
« Je peux vous dire que nous avons tout examiné parce que nous savions que ce jour viendrait » explique un agent de la DEA, conscient que les noms allaient forcément finir par sortir, et que l’agence ne pouvait donc pas se permettre de couvrir certains athlètes. « Elle (Savannah James) ne prenait pas de suppléments, rien de ce genre … Il n’y a jamais eu d’indication que LeBron James ait fait quelque chose de mal ».
Contacté par ESPN, un représentant de LeBron James a lui répondu que le basketteur n’avait aucun lien avec Biogenesis, Tony Bosch ou Carlos Acevedo, et qu’il s’agissait d’une initiative personnelle de Randy Mims.
« En 2013, Randy Mims a travaillé brièvement avec David Alexander, dans le cadre d’un programme d’entraînement et de nutrition, et il a reçu un supplément sur la recommandation d’Alexander. M. Mims n’a travaillé qu’avec M. Alexander et a utilisé le supplément trois fois au total. En outre, M. Mims n’a jamais été contacté par les autorités et n’avait aucune connaissance des informations contenues dans ce rapport, qui ont eu lieu il y a plus de dix ans » a ainsi répondu Adam Mendelsohn, l’attaché de presse de LeBron James.