Annulée à cause d’une chute d’audiences (et de la grève des scénaristes qui obligent les chaînes de télévision à faire des choix…), la série HBO « Winning Time » ne connaîtra malheureusement pas de troisième saison. Mais ses réalisateurs, Jim Hecht et Max Borenstein, gardent encore espoir de pouvoir relancer leur projet à terme.
Malgré un casting très solide et un sujet des plus intéressants (basé sur le livre de Jeff Pearlman intitulé « Showtime »), sur la trame de fonds du Los Angeles groovy des années 1980, les fans vont donc être privés de la suite des aventures de Magic Johnson (Quincy Isaiah) et ses Lakers, mais aussi de Jerry Buss (John C. Reilly), Pat Riley (Adrien Brody) et Jerry West (Jason Clarke).
Une fin en eau de boudin
« C’était doux-amer », souffle Max Borenstein dans The Messenger. « Il y a quelque chose de vraiment à part et de surréel quand on déverse autant d’énergie, de temps et d’amour dans un projet, qu’il voit le jour et rencontre son public pour un retour riche, mais qui ne dure qu’un court moment. Et après, c’est fini ! Il a fait partie du paysage et on espère que les gens ont été émus et qu’ils y retourneront par la suite et que d’autres fans s’y intéresseront également. »
Informés pendant la production de la deuxième saison qu’il était possible qu’il n’y en ait pas de troisième, les réalisateurs ont dû s’adapter et proposer une fin alternative. Loin de leurs attentes initiales…
Selon leur ligne directrice, les réalisateurs voulaient une scène avec Magic Johnson sous la douche, dans les vestiaires du Boston Garden, après la défaite de ses Lakers au match 7 des Finales 84 ! Pour annoncer le retour en force de Los Angeles, champion en 1985 puis en 1987. Une fin des plus frustrantes pour la série.
« N’importe quel spectateur de la série sait que cette saison devait se terminer sur une dernière scène qui laisse le suspense entier », explique Max Borenstein. « Elle n’était pas censée se terminer sur un point final, et la fin de la série… »
Un retour à la Frasier ?
Déçus du manque de soutien, ou même de débats soulevés par la série dans le sérail des joueurs NBA, les réalisateurs ne veulent pas encore s’avouer vaincus. Ils croient encore pouvoir poursuivre leur projet Lakers.
D’autant qu’il reste encore énormément de matière. Jim Hecht et Max Borenstein se voyaient ainsi remonter jusque dans les années 90 et l’arrivée d’un jeune Kobe Bryant, en plus de Shaquille O’Neal, pour tisser encore davantage leur toile narrative.
« On voulait évidemment aller jusqu’en 1991 [et l’annonce de la retraite anticipée de Magic, touché par le virus du Sida], mais il y a encore énormément d’histoires à raconter », conclut Jim Hecht. « On aurait pu reprendre en 1996 quand Jerry West signe Shaquille O’Neal et fait l’échange pour Kobe Bryant. On aurait même pu aller jusqu’à aujourd’hui et Jeanie qui est la patronne de l’équipe qui gagne un titre avec LeBron James. Je ne pense pas que la série soit complètement terminée. »
Un avis évidemment partagé par son collaborateur qui tire un parallèle avec une autre série, ressortie des cartons, plus de deux décennies plus tard : Frasier.
« Les portes ne se ferment jamais complètement sur quoi que ce soit », ajoute Max Borenstein. « C’est très clair qu’il y a un truc à part à faire avec Winning Time. C’est une histoire qui a tellement de choses à raconter, au-delà de ce que les gens savent déjà. On ne sait pas quand et si on aura l’occasion de poursuivre le projet mais on a pu voir que Frasier revient à l’écran, vingt ans après sa dernière apparition. On ne sait jamais… »