Le 7 avril 1989, la Fédération Internationale de basket-ball amateur devenait la Fédération Internationale de basket-ball (mais gardait l’acronyme FIBA) : 56 voix pour et 13 voix contre. Un changement, initié par son secrétaire général, Borislav Stankovic, qui ouvrait la porte aux basketteurs professionnels aux Jeux olympiques.
De quoi permettre, deux ans plus tard, à la fédération américaine d’annoncer la fameuse « Dream Team », qui allait devoir récupérer l’or olympique (perdu en 1988) lors des JO 1992 de Barcelone.
L’absence d’Isiah Thomas
C’est donc le 21 septembre 1991 que Chuck Daly, l’entraîneur des Detroit Pistons et nouveau sélectionneur américain, annonçait la composition de cette équipe de rêve. En fait, seuls dix noms avaient été dévoilés ce jour-là, Team USA gardant deux place au chaud, dont une pour un joueur universitaire à l’issue de la saison NCAA.
Mais le parterre était déjà impressionnant avec Magic Johnson, Michael Jordan, Charles Barkley, Larry Bird, Chris Mullin, John Stockton, Karl Malone, David Robinson, Scottie Pippen et Patrick Ewing…
« Étant donné la façon dont le processus s’est déroulé, il s’agira plutôt d’une All-Star Team », expliquait ainsi Chuck Daly. « Et qui peut contester les noms qui en sont sortis ? »
Difficile en effet. Même si l’absence d’Isiah Thomas, leader des Pistons, qui venaient de remporter deux des trois derniers titres en NBA, faisait déjà beaucoup parler. Jack McCloskey, le GM des Pistons, avait même carrément claqué la porte du comité de sélection suite à l’absence de « Zeke ».
« En raison de mon incapacité à convaincre une majorité de la commission sur le sujet, j’estime ne plus pouvoir y contribuer », avait écrit Jack McCloskey dans sa lettre aux 12 autres membres (PJ Carlesimo, Mike Krzyzewski, Rod Thorn…). « La commission m’a dit qu’Isiah devait à nouveau faire ses preuves l’année prochaine, alors que d’autres peuvent connaître une année horrible, mais qu’ils resteront membres de notre équipe olympique. C’est ridicule, parce que nous pénalisons peut-être « le plus grand petit » qui ait jamais joué au basket. »
On ne sait toujours pas exactement pourquoi Isiah Thomas a été exclu de la « Dream Team ». Michael Jordan a-t-il conditionné sa venue à l’absence du leader des « Bad Boys » ? Ou les membres du comité de sélection ont-ils plutôt anticipé d’éventuels problèmes ? Toujours est-il que beaucoup de membres de l’équipe (Magic Johnson…) ne voulaient pas d’Isiah Thomas dans l’équipe et que son absence arrangeait finalement bien tout le monde.
Une équipe pour l’histoire… et la culture générale
« C’est seulement spécial parce que ça va rentrer dans l’histoire », expliquait de son côté Charles Barkley. « Je suis fier de représenter notre pays, mais je veux juste y être parce que cette équipe va entrer dans l’histoire. Et je serai la réponse à une question dans des jeux de culture générale. Ce sera incroyable. Je vais faire partie de la plus grande équipe jamais réunie. Ça va être énorme. Ils nous l’ont déjà annoncé ».
Quelques mois plus tard, Clyde Drexler et Christian Laettner boucleront l’effectif, alors que Jerry West répondait à ceux qui se demandaient si un groupe avec autant de superstars pouvait fonctionner.
« Combien y a-t-il de superstars dans cette ligue ? Trois ou quatre ? Partons donc d’un principe différent. Chaque joueur de cette équipe est un grand joueur, même si certains sont meilleurs que d’autres. Et tous ces gars ne sont pas seulement d’excellents joueurs, ils veulent jouer en équipe. Ils ne sont pas égoïstes. Je pense donc que nous aurons un groupe très soudé ». Confirmation l’année suivante, la « Dream Team » écrasant tout sur son passage.