Année après année, les attaques NBA se font de plus en plus efficaces. Pour donner une idée du phénomène, les six meilleurs attaques de la saison en cours (Indiana, Milwaukee, Boston, Oklahoma City, LA Clippers et Philadelphie) sont toutes sur les bases de battre le record de l’attaque la plus efficace, établi l’an passé par les Kings…
« Le jeu a tellement évolué. Il a changé en termes de style » reconnait JB Bickerstaff. « Il faut se battre contre nos vieilles habitudes, car c’est pour la génération actuelle de fans. Et cette génération de fans aime voir les points marqués, elle aime les shoots à 3-points, elle aime le jeu rapide, pas nécessairement les matchs lents à 85 ou 88 possessions, avec des entraîneurs qui réclament un système à chaque fois que son équipe a le ballon. »
Pour les défenses, il s’agit donc aussi de faire évoluer leur perception des choses.
À Cleveland, 3e meilleure défense (110.8 points encaissés sur 100 possessions) et équipe la plus en forme de NBA actuellement avec 7 victoires de suite, malgré les absences de Darius Garland et Evan Mobley, on utilise évidemment les stats défensives habituelles (contres, interceptions, ballons déviés, rebonds, contestations des tirs, pourcentage au tir de l’équipe adverse…) mais on en a inventé une autre : l’étouffement, « suffocation » en VO.
Une motivation interne
De quoi s’agit-il ? En fait, si l’équipe parvient à réaliser trois stops défensifs consécutifs, cela donne un étouffement.
« Nous essayons d’en créer le plus possible au cours d’un match », explique ainsi le coach des Cavaliers. « C’est quelque chose dont nous parlons au sein de l’équipe, au fur et à mesure que le match avance. Nous faisons savoir aux gars combien nous en avons et à quel point nous sommes proches d’en obtenir un autre. C’est une chose sur laquelle ils s’appuient. C’est une motivation interne. Cela stimule un peu l’esprit de compétition ».
À tel point que les Cavaliers ont pris l’habitude d’étouffer leurs adversaires en début de match. Alors même qu’ils font sans Evan Mobley, 3e au classement du meilleur Défenseur de l’année la saison passée, depuis vingt matchs…
« Notre défense a été irréelle en début de match », conclut JB Bickerstaff. « C’est un état d’esprit pour nous, quel que soit l’adversaire. Nos gars affichent une mentalité incroyable. L’envie, la solidarité, la compétitivité. Je pense que c’est quelque chose dans lequel les gars se sont vraiment engagés. C’est une intention et un but lorsque les matchs débutent. Ils sont totalement investis pour être dans l’élite sur le plan défensif. »
Pour Dean Wade, tout part d’Isaac Okoro et Jarrett Allen, qui donnent le ton de la défense.
« On veut donner le premier coup de poing », explique le pivot. « Nous nous protégeons mutuellement. Les rotations sont parfaites. Si quelqu’un attaque le cercle, c’est à moi de gêner le tir près du cercle, mais quelqu’un d’autre vient me soutenir, pour prendre mon joueur. Nous sommes tous extrêmement concentrés. »