Assis seul à une table haute dans un coin de la salle de la zone mixte, le visage de Bilal Coulibaly en dit long. Quelques minutes auparavant, la Team Detlef venait de battre la Team Gasol à la surprise générale, créant le premier moment marquant de ce All-Star Weekend 2024.
Certes, ce n’est qu’un match exhibition mais un cinq de départ composé de Victor Wembanyama, Brandon Miller, Jaime Jaquez Jr, Brandin Podziemski, et Jabari Smith Jr. a mordu la poussière face aux joueurs de G-League. Comment est-ce possible ? Nous avons posé la question à Bilal Coulibaly.
« Bonne question, bonne question, » répond-il en riant jaune. « On a débuté le match en étant beaucoup trop relax. En face, c’étaient des joueurs de G League qui voulaient se montrer et puis voilà… ils ont joué à fond. Ils ont eu raison. »
Des joueurs de G-League davantage motivés
Après la défaite de la Team Detlef en finale, Mac McClung a confirmé l’état d’esprit de son équipe en demi-finale. « C’est une opportunité incroyable que la NBA nous donne, en tant que joueurs de G-League. Pour nous, c’est un honneur d’être là, » décrivait-il. « Pour les autres, je comprends que leurs priorités peuvent être différentes parce qu’ils ne veulent pas se blesser et mettre en danger leur fin de saison ou leur carrière. Et c’est un match exhibition, j’en suis conscient. Mais c’est dur pour moi d’entrer sur un terrain sans se donner à fond, et sans tout donner pour repartir avec la victoire. »
C’est exactement ce qu’il a fait dès les premières minutes de la demi-finale. Il a défendu dur et poussé le rythme de l’autre côté pour mettre son équipe à +12, et la Team Gasol ne s’en remettra jamais.
« Oui, ça nous a un peu surpris. Ils étaient agressifs sur les rebonds, et on l’était pas, » nous expliquait Bilal Coulibaly. « Et quand vous prenez autant de retard, même si on est revenu sur la fin, on était parti de trop loin. C’est dommage. »
La revanche à San Francisco ?
Bien évidemment, cette déception était passagère. Même si Pau Gasol a remplacé Victor Wembanyama par Bilal Coulibaly, réduisant le temps de jeu commun des deux Français. Bilal Coulibaly avait la banane au moment de décrire son meilleur souvenir de la soirée.
« C’était quand même cool. Rien que la présentation des équipes quand tout le monde t’applaudit, ça fait du bien, ça fait vraiment plaisir. »
Victor Wembanyama relayait lui le même son de cloche en conférence de presse. « Je déteste perdre mais cette défaite n’enlève rien à mon expérience de ce premier All-Star Game. » Il a cependant reconnu qu’il était bien trop sollicité depuis deux jours entre le lancement de NB-AI, les multiples interventions médiatiques et marketing auxquelles il a dû se soumettre.
« J’essaie de rester professionnel jusqu’au bout et de faire mon travail mais, en vrai, j’ai hâte que ça soit terminé, » dit-il avant de disparaitre dans les coursives de la Gainesbridge Fieldhouse.
L’amertume de Victor Wembanyama et Bilal Coulibaly était palpable et c’est de bonne augure pour la suite de leur carrière. S’ils réagissent de la sorte dans un Rising Stars Challenge sans réel enjeu, cela donne une idée de leur implication pour la suite, en NBA mais aussi avec les Bleus.
La preuve avec Bilal Coulibaly qui se projette déjà sur le Rising Stars 2025 de San Francisco avec une pointe de second degré quand on lui demande s’il pense déjà à prendre sa revanche. « Bien sûr… » sourit-il. « Et j’espère qu’on sera plus sérieux. »
Propos recueillis à Indianapolis.