Les Bulls s’affirment comme les rois du comeback !

A défaut de constance, ces Bulls ont une sacrée résilience. Chicago était bien mal embarqué lundi à Sacramento, mené 89-67 avec un peu plus de trois minutes à disputer dans le troisième quart-temps. Mais une fois de plus, les joueurs de Billy Donovan sont parvenus à trouver des solutions pour réécrire le scénario du match et dominer les Kings au finish (109-113). Ce succès passerait pour inespéré pour bien des équipes. Pour ces Bulls, cela devient une sorte d’habitude.

Chicago a décroché son troisième succès cette saison après avoir été mené de 21 points ou plus, un record en NBA (les Bucks, les Kings, les Raptors et les Suns en ont signé deux, précise le journaliste de NCBS Kevin Anderson). « Ce groupe continue de se battre » s’est félicité Billy Donovan après la rencontre. Ses joueurs ont réussi le hold-up parfait, faisant totalement déjouer des Kings pourtant autre référence en la matière de sang-froid et de réussite en fin de match. Les visiteurs ont conclu la partie par un 11-1, période durant laquelle Sacramento a perdu trois ballons bêtement.

Un effectif de caractère

Pour Coby White, auteur de son record en carrière avec 37 points dont les paniers pour égaliser puis passer devant en fin de match, le « caractère du vestiaire » des Bulls fait toute la différence. « Cela fait cinq ans que je suis ici, et que je suis avec certains de ces gars. Quand on apprend à connaître leurs vies, d’où ils viennent, leurs parcours, leurs histoires, comment ils sont capables de combattre l’adversité… Sur le terrain de basket, c’est facile. Mais ce que beaucoup de ces gars ont traversé au cours de leur vie, comment ils se sont battus, comment chaque défi qui s’est présenté à eux… Ils semblent toujours les surmonter et briser ces obstacles. Le caractère dans ce vestiaire crée la résilience de cette équipe de basket. »

Le meneur des Bulls a été parfaitement épaulé lundi par DeMar DeRozan, en feu dans le dernier quart-temps avec plusieurs tirs de très haut niveau. L’ailier All-Star n’avait pourtant pris qu’un seul shoot à la mi-temps avant de prendre le contrôle des opérations. « Ce n’est qu’une question de feeling » a réagi l’un des héros du soir. « Souvent, j’essaie d’analyser physiquement et mentalement comment nos adversaires nous jouent, comment ils essaient de mettre leurs joueurs dans le rythme. Parfois, je me laisse simplement aller et je fonce. Il y a des matchs où je le ressens tout de suite et d’autres où j’ai besoin d’y aller petit à petit. C’est juste que je me connais. À un moment donné, j’ai su que j’allais lancer mon match. »

Et de quelle manière ! DeRozan a inscrit 19 points dans le dernier quart-temps, le tout à des pourcentages exceptionnels (10/12 au tir, 11/12 aux lancers-francs). Rien de très surprenant pour « DMDR », encore troisième meilleur marqueur de la ligue dans les situations qualifiées par la NBA de « clutch », avec un écart de cinq points maximum, à cinq minutes de la fin. A ses côtés, Coby White possède le meilleur ratio +/- de la ligue, +87 sur 35 matchs, dans le « clutch » et d’assez loin (+75 pour Derrick White).

De la 25e attaque à la meilleure dans le « money time »

Derrière ses deux leaders offensifs, c’est tout Chicago qui est transfiguré. Au mental, les Bulls passent d’une équipe très moyenne, à quasi irrésistible. Depuis la blessure de Zach LaVine, Chicago a remporté 17 de ses 26 matchs indécis. De la 15e défense de toute la NBA, les Bulls passent à deuxième dans ces situations décisives. Et la 25e attaque en points par match cette saison devient… la plus prolifique de la ligue (11,1 points) dans le « money time » !

Les trois dernières victoires de Chicago portent la marque de ces points forts en fin de match. Les Bulls s’étaient ainsi imposés après deux prolongations contre Cleveland après avoir été mené de 12 points à un peu plus de huit minutes de la fin. Trois jours plus tôt, ils comptaient le même retard à moins de trois minutes de la fin du troisième acte avant de dominer les Pelicans, autre équipe du Top 6. Reste désormais à convertir ces victoires à l’arraché dans la continuité alors que l’actuel 9e de la Conférence Est n’a plus enchaîné trois victoires depuis le 10 janvier. « Cette victoire est très importante, nous devons poursuivre sur cette lancée lors du prochain match » a insisté DeMar DeRozan. Pas une mince affaire, en plein cœur d’un road trip à l’Ouest avec des matchs à venir chez le Jazz, les Warriors et les Clippers cette semaine.