Après une semaine difficile à domicile avec deux défaites rageantes face à New York et Indiana, les Warriors étaient au bord du gouffre, à deux doigts de perdre leur 10e place. Dix jours plus tard, ils ont gagné cinq de leurs six derniers matchs, dont quatre à l’extérieur, pour se remettre à l’endroit.
Et lors de ses six derniers matchs, Andrew Wiggins et la défense de Golden State ont haussé le ton.
Le retour de « Two-Way Wiggs »
Il y a un peu plus de deux ans, Andrew Wiggins était le deuxième meilleur joueur des Warriors, lors de leur sacre en 2022. Lors de cette saison, l’ancien joueur des Wolves a reçu un nouveau surnom de la part des fan des Warriors : « Two-Way Wiggs ».
Ce surnom symbolisait son impact défensif, généralement sur le meilleur extérieur adverse (Luka Doncic, Jayson Tatum…) mais également son impact offensif. Cette version d’Andrew Wiggins est devenu un lointain souvenir tant les performances du Canadien ont été en dents de scie depuis cette saison campagne 2021/22. Depuis plusieurs semaines, les Warriors clament cependant haut et fort que « Two-Way Wiggs » est de retour.
« Wiggs (Andrew Wiggins) est vraiment performant des deux côtés du terrain depuis un moment maintenant » a confirmé Steve Kerr après la victoire contre Dallas. « Il est agressif offensivement, il attaque le cercle et il défend à un haut niveau. Il est dans un bon rythme en ce moment, il se sent bien physiquement, et ça se voit. »
Lors des six derniers matchs, il tourne à 17 points et 6 rebonds par match. Outre les statistiques, c’est son état d’esprit qui semble différent. Andrew Wiggins est de nouveau agressif vers le cercle et il ne refuse plus les tirs de loin. À Orlando, il a pris le match à son compte, terminant avec 23 points face à l’une des meilleurs défenses de la ligue. La nuit dernière, malgré la ligne de stats de Luka Doncic, Andrew Wiggins l’a fait bosser comme un fou, tout en terminant meilleur marqueur des Warriors, avec 23 points.
Certes, il est passé au travers à San Antonio (4 points à 2/12 aux tirs) mais tous les voyants sont au vert pour le Canadien. Peut-il enchainer jusqu’à la fin de saison et lors du « play-in » ? La réponse décidera sûrement du sort des Warriors.
La défense a relevé le défi
Après la défaite contre Indiana, Steve Kerr était en effet furieux contre ses joueurs. Backdoors autorisés, repli défensif mal assuré, passivité sur le porteur, rotations aléatoires… Leur défense avait été atroce. Depuis, et d’après Cleaning The Glass, les Warriors ont la sixième meilleure évaluation défensive de la ligue lors des deux dernières semaines.
À l’exception de leur défaite à Minnesota, Golden State a encaissé 100 points ou moins lors de cinq de leurs six derniers matchs. La performance de cette nuit contre Dallas, qui restait sur une série de sept victoires consécutives, a été la plus impressionnante de leur saison tant Luka Doncic et Kyrie Irving brillent depuis plusieurs semaines.
Et tout part de Draymond Green. Si son expulsion à Orlando a fait les gros titres et relancé le débat sur ses excès, il reste l’un des meilleurs défenseurs de la NBA lorsqu’il est concentré et qu’il est sur le terrain. Comme toujours, il continue à jouer ce rôle de chef d’orchestre et de pompier de la défense des Warriors. C’est lui qui dirige ses coéquipiers et qui vient effacer leurs erreurs.
Son troisième quart-temps face à San Antonio a ainsi complètement changé la physionomie de ce match. Il a fait la même chose la nuit dernière à plusieurs reprises et dans le « money time » avec un contre décisif sur Daniel Gafford, à qui il rend pourtant dix centimètres.
« Draymond est un génie de la défense » s’exclamait Andrew Wiggins. « Il est partout et ,en tant que coéquipiers, ça nous donne beaucoup de liberté parce qu’on sait qu’il est derrière nous et qu’il pourra venir en aide si on fait une erreur ou si on tente quelque chose. »
Draymond Green a toutefois besoin que ses coéquipiers lui emboitent le pas, et ces derniers répondent à l’appel. En l’absence de Jonathan Kuminga, Andrew Wiggins et Gary Payton II ont pris leurs responsabilités. Moses Moody a également amené une agressivité importante en sortie de banc pour garder ce même niveau d’intensité.
« On est plus précis dans la compréhension de notre stratégie défensive et on communique plus, » décrivait Chris Paul. « Pendant toute la saison, on savait où se placer mais on ne le faisait pas systématiquement. Je pense qu’on commencer à comprendre que notre défense doit être la fondation sur laquelle on doit se reposer. Offensivement, on a des shooteurs et des scoreurs incroyables mais si on défend comme on peut le faire, alors ça va ouvrir tout le reste. »
L’adage veut que la défense fait gagner des titres. Il y a peu de chances pour que les Warriors soient champions en juin mais le retour en force de leur défense peut leur permettre d’accrocher les playoffs.
À Houston pour définitivement repousser les Rockets ?
Avant de penser aux playoffs, les Warriors doivent avant tout valider leur billet pour le « play-in » et ils jouent le prochain match à Houston, juste derrière eux au classement.
Les Rockets étaient revenus sur les talons des Warriors grâce à une série de onze victoires de suite. Ils ont cependant perdu coup sur coup contre les Wolves et les Mavs et se retrouvent désormais avec trois défaites de plus que Golden State. Les Warriors possèdent également le « tie-breaker » en ayant d’ores et déjà gagné leurs deux premiers matchs face aux Rockets. Ils auront donc l’avantage en cas d’égalité au terme de la campagne.
En cas de victoire, les Warriors auraient donc quatre défaites de moins que leur adversaire direct avec seulement six matchs à jouer. Même en cas de défaite, la tentative de hold-up des Rockets semble de plus en plus compliquée. Les Warriors veulent donc se projeter vers l’avant, avec les Lakers toujours dans leur ligne de mire.
Propos reccueillis à San Francisco.