Avec leur 6e place dans la conférence Ouest, sans aucun représentant au All-Star Game en février, les Pelicans réalisent une excellente saison. Néanmoins, il y a quelques petits cailloux dans la chaussure. Le premier, c’est cette incapacité à renverser les situations mal engagées en dernier quart-temps. Le second, c’est le poste de pivot.
Ou plutôt, pour être plus précis, l’équilibre à ce poste. Avec Jonas Valanciunas et Larry Nance Jr, la franchise a une doublette de qualité. Mais si elle permet à Willie Green de s’adapter à différentes situations, elle n’offre pas pour autant un équilibre optimal avec le reste de l’effectif.
L’un pour le rebond, l’autre pour la mobilité
Preuve que le coach cherche encore, il a baissé le temps de jeu de son titulaire, Jonas Valanciunas, depuis plusieurs semaines, pour augmenter celui de l’ancien joueur des Lakers. « Qu’il joue 15 ou 20 minutes, il continue de travailler au quotidien et d’être présent. On profite de ses qualités quand des opportunités se présentent. Il est professionnel », réagit CJ McCollum sur cette tendance concernant le Lituanien.
Il faut dire qu’il est grandement utile au rebond et pour calmer le jeu poste bas. Quand il est aligné aux côtés de Zion Williamson, les Pelicans dominent au rebond défensif. Avec sa taille et son impact, il sera précieux en playoffs face aux Clippers, aux Nuggets ou aux Wolves, pour répondre à Ivica Zubac, Nikola Jokic et Rudy Gobert.
Seulement, le pivot ne peut pas offrir la mobilité que Larry Nance Jr. propose. En défense, ce dernier bouge beaucoup plus vite. Il est donc plus intéressant pour changer sur les écrans et ainsi moins ciblé par des équipes comme Boston, qui adorent provoquer et profiter des duels avantageux.
Sauf qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Avec l’un, les Pelicans sont plus solides au rebond et dans la bataille près du cercle, quand avec l’autre, ils gagnent en mobilité et en fluidité.
Et si la réponse était Zion Williamson ?
Quand Willie Green veut trouver une troisième voie, il joue encore plus petit et se passe des deux pivots pour laisser Zion Williamson seul sous le cercle. Il l’a récemment fait en seconde période face à Boston, ou en fin de rencontre face aux Suns. « On essaie de jouer plus vite comme ça, en donnant plus d’espaces à Zion pour jouer. On va continuer de tenter et d’observer cette option-là », confirme-t-il.
Cela a un avantage certain face à des équipes avec des pivots traditionnels, comme Phoenix : les mettre en difficulté pour suivre la star locale sur le plan défensif. « C’était bien mieux. Il y avait plus d’espaces. Jusuf Nurkic devait davantage défendre sur Zion Williamson », analyse le coach.
Cette solution n’est pas la plus utilisée mais elle est relativement efficace, si l’on suit les chiffres (leur « Net Rating » est positif, avec +4.9 points). Mais comme avec Jonas Valanciunas et Larry Nance Jr, il y a du bon et du moins bon.
Le bon, c’est la vitesse, avec un joueur plus libéré. « Avec Zion au poste 5, on peut jouer plus vite. On peut faire des stops en défendant sur tous les postes », constate Dyson Daniels. Le moins bon, c’est la solidité défensive et le contrôle du rebond. « On doit être meilleur au rebond car Nurkic nous a tué », poursuit le joueur de New Orleans. « Quand on joue petit, chacun doit bloquer au rebond. »
Zion Williamson n’est en effet pas toujours le joueur le plus concerné par le rebond et encore plus quand il doit aussi organiser le jeu pour ses coéquipiers. Il semble alors ménager ses efforts, alors qu’il faudrait au contraire qu’il en fasse plus. « Même quand on jeu petit, il est toujours notre meneur de jeu », rappelle Willie Green.
L’entraîneur peut au moins se réjouir d’avoir différentes options, avec des points forts pour faire mal aux adversaires, mais aussi des limites. C’est à lui de bien lire les situations et de ne pas se tromper afin de les utiliser, surtout en playoffs quand le niveau de jeu et l’intensité vont encore monter davantage.