Plus les semaines passent et plus il semble inévitable de voir, un jour, Victor Wembanyama réussir un quadruple-double en NBA, tant il accumule les statistiques avec aisance, aussi bien au niveau des points que des rebonds, des passes, des contres et des interceptions. Forcément, plutôt que de se limiter au quadruple-double, certains osent carrément parler de… quintuple-double !
Mardi soir, sur le parquet des Nuggets, leaders de la conférence Ouest et champions en titre, « Wemby » s’est en tout cas permis de frôler comme rarement le 10-10-10-10, compilant pas moins de 23 points, 15 rebonds, 9 contres et 8 passes décisives (en 34 minutes) ! Un peu plus d’un mois après avoir signé un… « five-by-five » !
Trente ans que David Robinson attend un successeur…
À terme, il n’est ainsi clairement pas impensable d’imaginer Victor Wembanyama imiter Nate Thurmond (1974), Alvin Robertson (1986), Hakeem Olajuwon (1990) et David Robinson (1994), les quatre seuls joueurs qui, à ce jour et depuis 1973, ont cumulé au moins 10 unités dans quatre catégories statistiques (positives) différentes.
Après 1994, ils sont toutefois plusieurs à avoir failli rejoindre ce cercle ultra-fermé mais, à chaque fois, il leur a manqué soit des rebonds, des interceptions ou des contres, voire carrément… des points pour l’un !
Pêle-mêle de ces joueurs qui ne sont donc pas passés loin de réussir ce si mythique quadruple-double, depuis 1994.
— Alonzo Mourning (1995) : 26 points, 13 rebonds, 7 passes, 9 contres
— Clyde Drexler (1996) : 25 points, 10 rebonds, 9 passes, 10 interceptions
— Chris Mullin (1997) : 19 points, 10 rebonds, 12 passes, 7 interceptions
— Vlade Divac (1997) : 10 points, 12 rebonds, 9 passes, 7 contres
— Mookie Blaylock (1998) : 14 points, 8 rebonds, 11 passes, 10 interceptions
— Chris Webber (1999) : 25 points, 15 rebonds, 8 passes, 9 contres
— Kevin Garnett (1999) : 22 points, 15 rebonds, 10 passes, 7 interceptions
— Mike Bibby (2000) : 14 points, 11 rebonds, 11 passes, 7 interceptions
— Shaquille O’Neal (2001) : 28 points, 20 rebonds, 9 passes, 8 contres
— Ron Artest (2002) : 24 points, 9 rebonds, 9 passes, 8 interceptions
— Tim Duncan (2003) : 21 points, 20 rebonds, 10 passes, 8 contres
— Andreï Kirilenko (2006) : 15 points, 11 rebonds, 8 passes, 8 contres
— Chris Paul (2009) : 33 points, 10 rebonds, 11 passes, 7 interceptions
— Chris Paul (2009) : 27 points, 10 rebonds, 15 passes, 7 interceptions
— Rajon Rondo (2011) : 6 points, 11 rebonds, 11 passes, 8 interceptions
— Michael Carter-Williams (2013) : 22 points, 7 rebonds, 12 passes, 9 interceptions
— Anthony Davis (2015) : 36 points, 14 rebonds, 7 passes, 9 contres
— Ricky Rubio (2015) : 9 points, 10 rebonds, 12 passes, 8 interceptions
— Draymond Green (2017) : 4 points, 11 rebonds, 10 passes, 10 interceptions
– Joel Embiid (2022) : 59 points, 11 rebonds, 8 passes, 7 contres
— Victor Wembanyama (2024) : 23 points, 15 rebonds, 8 passes, 9 contres
Une mission très, très périlleuse
Le mot de la fin est pour Nate Thurmond et Hakeem Olajuwon, deux des quatre joueurs parvenus à enregistrer un quadruple-double au cours de leurs carrières respectives, et qui témoignent de la difficulté de cet accomplissement, inédit depuis 30 ans.
« La raison pour laquelle il est si difficile de réaliser un quadruple-double réside dans le fait qu’il faut qu’un joueur domine le jeu des deux côtés du terrain, sans être trop égoïste pour atteindre le quota de passes décisives, sans commettre de fautes ou avoir un écart trop conséquent pour rester sur le terrain, tout en prenant suffisamment de risques pour contrer et voler assez de ballons » commentera par exemple le regretté Nate Thurmond, auteur de 22 points, 14 rebonds, 13 passes et 12 contres en octobre 1974.
« C’est ni plus ni moins que la chose la plus difficile à accomplir pour un joueur de basket. J’ai un immense respect pour ceux qui ont pu réaliser cela. Quand on y pense, c’est quelque chose d’insensé » ajoutera de son côté Hakeem Olajuwon, auteur de 18 points, 16 rebonds, 10 passes et 11 contres en mars 1990.
La bonne nouvelle pour Victor Wembanyama est que, même s’il dit ne pas en faire une priorité, il semble avoir le profil idoine pour le quadruple-double, avec sa taille, sa mobilité, son agilité, son altruisme et son talent…
Victor Wembanyama | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2023-24 | SAN | 71 | 30 | 46.5 | 32.5 | 79.6 | 2.3 | 8.4 | 10.6 | 3.9 | 2.2 | 1.2 | 3.7 | 3.6 | 21.4 |
2024-25 ☆ | SAN | 46 | 33 | 47.6 | 35.2 | 83.6 | 1.8 | 9.2 | 11.0 | 3.7 | 2.3 | 1.1 | 3.2 | 3.8 | 24.3 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.