Deux défaites à domicile et des fessées. On peut quasiment dire que les Celtics sont arrivés en finale de conférence avec une main dans le dos. Face à un Heat privé de Jimmy Butler et Terry Rozier au premier tour, puis des Cavaliers qui ont dû composer sans Jarrett Allen d’abord, puis Donovan Mitchell pour la fin de la demi-finale de conférence, les hommes de Joe Mazzulla n’ont pas vraiment eu à forcer leur talent jusque-là, appliquant la recette de la saison régulière.
De leur côté, les Pacers ont connu un parcours autrement plus compliqué. Eux aussi ont profité des blessures adverses, dont celle de Giannis Antetokounmpo au premier tour, pour éliminer les Bucks puis les Knicks. Mais il leur aura fallu aller remporter le Game 7 au Madison Square Garden pour se hisser en finale de conférence…
PRÉSENTATION DES CELTICS
Les titulaires : Derrick White, Jrue Holiday, Jaylen Brown, Jayson Tatum, Al Horford
Les remplaçants : Sam Hauser, Payton Pritchard, Luke Kornet, Oshae Brissett, Jaden Springer, Xavier Tillman, Svi Mykhailiuk
Les absents : Kristaps Porzingis
Le coach : Joe Mazzulla
Kristaps Porzingis ne jouera pas le Game 1, et sans doute pas non plus le Game 2, face aux Pacers. Pour le reste, c’est plus flou et les Celtics espèrent sans doute le retrouver en cours de série, non seulement pour s’offrir davantage d’options, tant en attaque qu’en défense, mais aussi car s’ils doivent poursuivre leur route jusqu’en Finals, ils auront besoin que leur licorne lettone reprenne du rythme et des automatismes avec ses coéquipiers.
LES POINTS FORTS
– Un rouleau-compresseur difficile à freiner. On se répète depuis le début des playoffs mais la grande force de ces Celtics est leur capacité à écraser leurs adversaires, avec des séquences de domination défensive qui engendrent du jeu rapide, et une adresse à 3-points qui offre autant d’uppercuts difficiles à encaisser sur jeu placé. Le résultat, c’est que Jayson Tatum et sa bande peuvent démoraliser l’adversaire, avec 18.5 points d’écart en moyenne lors de leurs huit succès durant cette campagne de playoffs…
– De multiples défenseurs sur Tyrese Haliburton. Contrôler l’attaque des Pacers, c’est d’abord contrôler Tyrese Haliburton, en l’empêchant de créer le premier décalage ou d’aspirer la défense derrière la ligne à 3-points. Les Knicks l’avaient plutôt bien fait, avant d’être trop plombés par les blessures, et le problème pour Indiana, c’est que les Celtics ont pas mal de joueurs (Jrue Holiday, Derrick White, Jaylen Brown, Jayson Tatum voire Payton Pritchard) capables de harceler son chef d’orchestre, mais aussi de le cibler de l’autre côté du terrain.
LES POINTS FAIBLES
– Pas assez testés ? Arriver en finale de conférence en ayant autant dominé les deux premières séries de playoffs, ça permet d’aborder ce duel avec des certitudes, de la confiance et des jambes fraîches. Mais les Celtics ont-ils été assez testés ? En dix matchs de playoffs, ils n’ont ainsi connu que 79 secondes de « clutch time », quand l’écart au score était de moins de cinq points dans les cinq dernières minutes. Étant donné que la gestion des fins de matchs fut un vrai sujet pour Jayson Tatum et ses coéquipiers lors de la saison régulière, ce manque de repères dans les moments décisifs peut-il poser problème si les Pacers parviennent à rester dans les rencontres jusqu’au bout ?
– Un manque de variété sans Kristaps Porzingis ? Là encore, ça ne s’est pas vraiment vu face aux Cavaliers, mais en l’absence de Kristaps Porzingis, les Celtics peuvent revenir à des séquences en isolation derrière la ligne à 3-points, qui sont prévisibles. Et lorsque l’adresse n’est pas au rendez-vous, ça peut devenir dangereux.
PRÉSENTATION DES PACERS
Les titulairesLes titulaires : Tyrese Haliburton, Andrew Nembhard, Aaron Nesmith, Pascal Siakam, Myles Turner
Les remplaçants : T.J. McConnell, Ben Sheppard, Obi Toppin, Jalen Smith, Doug McDermott
Les absents : Bennedict Mathurin
Le coach : Rick Carlisle
Même s’ils avaient atteint la finale de l’In-Season Tournament et que l’arrivée de Pascal Siakam a apporté de l’expérience et des solutions précieuses à l’équipe, il semblait difficile d’imaginer les Pacers de Tyrese Haliburton atteindre la finale de conférence dès cette saison. Mais l’insouciance de ce groupe, et le fait qu’il ait été épargné par les blessures, contrairement à beaucoup d’autres équipes de l’Est, ont rendu la chose possible.
Est-ce que Rick Carlisle va retrouver les Finals, treize ans après le titre de 2011 obtenu à la tête des Mavericks ? Ça semble encore difficile à imaginer mais avec ces Pacers, on n’est peut-être pas au bout de nos surprises…
LES POINTS FORTS
– De multiples menaces offensives. Comme ils l’ont montré lors de la première mi-temps du Game 7 au Madison Square Garden, les Pacers ont de nombreuses munitions en attaque, que ce soit les tirs extérieurs de Tyrese Haliburton mais également l’agressivité de Pascal Siakam, le catch-and-shoot de Myles Turner et l’énergie du banc, avec TJ McConnell, Obi Toppin, Ben Sheppard et Isaiah Jackson qui gardent le tempo des titulaires.
– Peu de pertes de balle. De toutes les équipes encore en lice, les Pacers sont celle qui « assistent » le plus de paniers (67.6%) tout en étant celle qui perd le moins de ballons (11.6%). Tyrese Haliburton et ses coéquipiers font donc bouger au maximum le cuir pour attaquer les défenses adverses d’un peu partout, mais ils ont surtout la capacité à ne pas se le faire intercepter. Face à la défense agressive de Boston, il faudra que ça continue si les Pacers ne veulent pas laisse trop de munitions à Jaylen Brown et compagnie…
LES POINTS FAIBLES
– Peu de rebonds. C’est que les Pacers risquent déjà de laisser pas mal de munitions supplémentaires aux Celtics dans la lutte au rebond. Face aux Knicks, Indiana a ainsi souffert face à Isaiah Hartenstein, Precious Achiuwa, Josh Hart voire Donte DiVincenzo. Boston a des joueurs qui peuvent également faire mal à Indiana dans le domaine, alors que la troupe de Rick Carlisle peine durant ces playoffs pour contrôler le rebond. Les adversaires des Pacers récupèrent ainsi 31.9% de leurs tirs ratés, alors que c’est seulement 19.5% pour les adversaires des Celtics !
– Un manque d’ailiers défensifs ? Si Boston regorge de joueurs capables de freiner Tyrese Haliburton, l’inverse n’est au contraire pas forcément vrai. Qui va ainsi se coltiner le duo Jaylen Brown – Jayson Tatum ? À part Aaron Nesmith (un ancien Celtic), l’effectif des Pacers est ainsi plutôt constitué de meneurs/arrières rapides et d’intérieurs. Comment les Pacers vont-ils pouvoir ralentir les Jay’s sans trop se déplumer ?
LES CLÉS DE LA SÉRIE
– La défense des Pacers peut-elle vraiment tenir le choc ? Cataclysmique en début de campagne, la défense d’Indiana a largement progressé, notamment depuis l’arrivée de Pascal Siakam, qui a stabilisé l’ensemble. Néanmoins, elle reste fragile, à l’image d’un Tyrese Haliburton qui peut être ciblé, alors que le duo Brown/Tatum pourrait lui faire très mal, d’autant que Rick Carlisle n’a pas tant d’ailiers défensifs que ça à opposer au duo celte. Et si le coach est obligé de faire des prises à deux pour éviter la domination des Jay’s, il risque d’ouvrir des boulevards pour les shooteurs du Massachusetts derrière la ligne à 3-points.
– Tyrese Haliburton peut-il vraiment dominer ? Si les Pacers veulent se hisser en Finals, ils auront besoin de limiter l’efficacité offensive des Celtics et de limiter les munitions adverses (interceptions et rebonds offensifs). Mais ils auront surtout besoin d’un très grand Tyrese Haliburton, qui souffle le chaud et le froid dans ces playoffs. Et qui va surtout devoir se coltiner de sacrés défenseurs (Derrick White, Jrue Holiday…) pendant toute la série.
SAISON RÉGULIÈRE
Boston 3-2
– 1er novembre : Boston – Indiana (155-104)
– 4 décembre : Indiana – Boston (122-112)
– 6 janvier : Indiana – Boston (101-118)
– 8 janvier : Indiana – Boston (133-131)
– 30 janvier : Boston – Indiana (129-124)
VERDICT
Boston 4-1. Même si Kristaps Porzingis va manquer le début de la série, et même peut-être l’intégralité de cette finale de conférence, son absence n’est pas forcément un poids trop lourd face à cette version des Pacers, qui marquent beaucoup à l’intérieur, mais en attaquant depuis les ailes. C’est donc le premier rideau défensif des Celtics qui doit en premier lieu contrôler Tyrese Haliburton et compagnie. Le problème, c’est que Boston semble avoir les armes pour le faire alors que, de l’autre côté du terrain, les Pacers paraissent eux manquer d’outils pour freiner l’attaque de Boston, et en particulier le duo Jayson Tatum – Jaylen Brown.
CALENDRIER
Game 1 : à Boston, mardi 21 mai (02h00, dans la nuit de mardi à mercredi)
Game 2 : à Boston, jeudi 23 mai (02h00, dans la nuit de jeudi à vendredi)
Game 3 : à Indianapolis, samedi 25 mai (02h30, dans la nuit de samedi à dimanche)
Game 4 : à Indianapolis, lundi 27 mai (02h00, dans la nuit de lundi à mardi)
Game 5* : à Boston, mercredi 29 mai (02h00, dans la nuit de mercredi à jeudi)
Game 6* : à Indianapolis, vendredi 31 mai (02h00, dans la nuit de vendredi à samedi)
Game 7* : à Boston, dimanche 2 juin (02h00, dans la nuit de dimanche à lundi)
* Si nécessaire.