Les Knicks ont peut-être compté parmi les premiers dynamiteurs de l’été sur le marché des transferts, mais ils n’ont pas encore réglé tous leurs soucis. L’échange pour faire venir Mikal Bridges, mais surtout la prolongation de contrat d’OG Anunoby ont considérablement réduit leur marge de manœuvre. Conséquence directe de ces choix orientés sur les ailes, Isaiah Hartenstein est allé prendre le gros chèque d’Oklahoma City, 87 millions de dollars sur trois ans, alors que New York ne pouvait offrir au mieux que 72 millions sur quatre ans. Le départ du Germano-Américain laisse un vide au poste de pivot, qu’il ne va pas être aisé de compenser.
Avec Mitchell Robinson, Jericho Sims et le 58e choix de la dernière Draft Ariel Hukporti, la franchise de « Big Apple » compte actuellement trois pivots de métier dans son effectif, mais bien peu de garanties.
Mitchell Robinson a le calibre pour être titulaire, un statut dont il disposait au coup d’envoi de la dernière saison. Mais ses blessures à répétition, 172 matchs de saison régulière manqués en six saisons dans la ligue, obligent les Knicks à posséder un plan B de qualité pour tenir le choc. Jericho Sims comme Ariel Hukporti sont encore tendres pour espérer un rôle conséquent. Ce que Isaiah Hartenstein a su parfaitement remplir par sa dureté, sa présence défensive et au rebond, ainsi par un apport offensif mésestimé notamment dans la circulation du ballon. Comment Tom Thibodeau va-t-il désormais pouvoir compenser sa perte ?
Recruter un pivot libre
Denrée rare dans cet été, les « big men » ont quasiment tous trouvé preneurs, à l’image d’Isaiah Hartenstein donc, mais aussi de la prolongation de Nic Claxton chez les Nets ou de la signature de Jonas Valanciunas chez les Wizards. Même les joueurs de rotation comme Andre Drummond (Sixers), Goga Bitadze et Mo Wagner (Magic), voire Drew Eubanks (Jazz) ont été récupérés dès les deux premiers jours officiels de l’intersaison.
Il ne reste plus que des miettes, ou des joueurs n’ayant pas encore prouvé durablement en NBA, exception faite de Dario Saric, au profil très différent de Isaiah Hartenstein ou Mitchell Robinson. L’option la plus logique serait de resigner Precious Achiuwa, arrivé dans le cadre de l’échange d’OG Anunoby en cours de saison et titulaire à 18 reprises avec New York. Boule d’énergie très mobile, capable de protéger correctement l’arceau, le Nigérian tient davantage du plan B faute de mieux. Son manque de centimètres (2m03) rend limitée sa capacité à gêner les meilleurs pivots adverses. Mais les Knicks vont devoir vite se positionner car Precious Achiuwa intéresse « plusieurs candidats au titre » assurait le journaliste de SNY Ian Begley.
Monter un échange
Avec une masse salariale déjà bien remplie, New York va devoir se montrer inventif dans l’hypothèse d’un trade. HoopsHype avance un intérêt des Knicks pour Walker Kessler, le sophomore du Jazz. Parmi les belles surprises de sa promotion rookie, il a marqué le pas la saison dernière, perdant sa place de titulaire indiscutable à Utah (8.1 points, 7.5 rebonds, 2.4 contres en 23.3 minutes).
Le joueur de 2m13 n’a ainsi été titularisé qu’à 22 reprises et « le Jazz pourrait accepter des coups de fil alors qu’on estimait qu’il n’était pas à vendre l’année dernière » ajoute HoopsHype.
Encore va-t-il falloir convaincre Danny Ainge de le laisser partir, ce qui coûterait certainement en choix de Draft, alors que le contrat rookie de Walker Kessler est léger financièrement (à peine 3 millions de dollars en 2024-2025). Les Knicks possèdent trois choix de « premier tour » la saison prochaine, mais issus d’échanges et avec d’importantes protections : places 1 à 10 avec les Wizards et 1 à 13 avec les Pistons. HoopsHype évoque aussi la piste Nick Richards, intéressant la saison dernière avec les Hornets (9.7 points, 8 rebonds en 26,3 minutes).
Jouer plus petit
Avec sa kyrielle de joueurs sur les postes 2 à 4, New York ne manque pas de réserve pour compléter son cinq majeur, et voir Julius Randle être décalé comme pivot. Les Knicks se sont en bonne partie révélés la saison dernière alors que leur intérieur était à l’infirmerie. Son association avec OG Anunoby reste par exemple à éprouver et pourrait amener une dimension supplémentaire au jeu des Kniccks. Julius Randle a déjà été utilisé par séquences comme cinq dans du « small ball » quand OG Anunoby est habitué à défendre sur tous les postes, s’occupant même de Joel Embiid, certes diminué physiquement, au premier tour des derniers playoffs.
Le replacement de l’ancien Laker et Pelican ne serait pas pour autant sans risque. Julius Randle n’est pas un grand défenseur ou protecteur d’arceau. Et l’idée même d’un cinq de petite taille n’est pas celle que privilégie Tom Thibodeau, sauf à y être contraint. « Le fait est que quand vous pensez à jouer plus petit, vous allez devoir sacrifier quelque chose » expliquait l’entraîneur après la blessure de Mitchell Robinson en décembre dernier. « Je pense que vous pouvez le faire sur une courte période, mais pas sur une longue. Toutes les cartes sont sur la table, et c’est en fonction de qui notre adversaire a sur le parquet que vous déterminez vraiment qui vous faites jouer. »
Julius Randle comme pivot, c’est la défense si dure et tenace des Knicks en fin de saison passée qu’il faudrait en partie repenser. Et si Josh Hart peut prêter main forte au rebond, l’alternative aurait ses limites contre des équipes alignant une raquette plus traditionnelle.