Adroit dans les derniers instants de l’entraînement collectif auquel la presse a pu assister, Nicolas Batum a bien aidé son équipe (les bleus clair) à s’imposer. Mais, lui comme les autres, ont encore commis beaucoup de balles perdues, avec la bonne intention de partager le ballon comme l’exige le staff mais avec des automatismes encore à perfectionner.
Avant le match face à la Serbie ce vendredi, le vétéran des Bleus, qui a re-signé avec les Clippers pour se libérer l’esprit avant l’échéance olympique, s’est confié sur le travail réalisé par l’Équipe de France depuis sa défaite face à l’Allemagne à Montpellier.
Nicolas, vous allez affronter la Serbie de Nikola Jokic et Bogdan Bogdanovic à la LDLC Arena de Lyon ce vendredi. Comment abordez-vous ce nouveau match de préparation, sachant que le niveau s’élève encore ?
L’objectif est de monter en intensité, que ce soit à l’entraînement mais aussi en match. C’est le cas pour toutes les équipes et je pense que maintenant, tout le monde est au même niveau. Les deux premiers matchs, on essayait plus de se rôder. Maintenant, on entre dans une deuxième phase, les sélections sont connues pour tout le monde. On va avoir un vrai match de préparation. Le résultat sera ce qu’il sera mais ça va nous permettre de savoir où on en est dans l’intensité, dans la mise en place, et là où on doit progresser.
Vous qui l’avez affronté à plusieurs reprises, quel regard portez-vous sur Nikola Jokic et son incroyable polyvalence au poste bas ?
[rires] C’est un joueur hors-normes, un joueur unique. On sait tous ce qu’il peut faire et ce qu’il peut apporter. C’est une équipe qui a beaucoup d’ambitions et beaucoup de bons joueurs, puisqu’ils ajoutent aussi [Vassilije] Micic [par rapport à la dernière Coupe du monde]. Ce sont de très gros joueurs. On sait qu’il sera présent et dominant. Demain, on ne va pas se concentrer sur lui parce que ce n’est pas l’objectif d’un match comme ça mais on va essayer de limiter son impact au moins.
Quelles sont les leçons, à froid, de la défaite subie à Montpellier face à l’Allemagne ?
C’est particulier de jouer ces deux matchs, face à un adversaire qu’on rencontrera dans un match qui va compter bientôt. Je ne crois pas qu’ils aient montré toutes leurs cartes. Il y avait quatre joueurs de plus chez eux avec les frères Wagner, nous on n’avait pas Victor. Ils n’ont pas tout montré, on n’a pas tout montré… On a fait ce qu’on a pu. On venait de terminer une grosse phase de travail donc on n’avait pas toutes nos jambes non plus. On a vu des bonnes choses et d’autres moins.
« On sait ce qu’on a mal fait et on sait pourquoi »
Est-ce que cette défaite (70-65) vous a tout de même donné un petit coup de fouet, pour redoubler d’efforts et être encore plus agressifs sur cette deuxième phase de votre préparation olympique, à Lyon cette semaine ?
C’est dans la suite des choses. On sait ce qu’on a mal fait et on sait pourquoi. On sait qu’on peut faire mieux. Mais on est en plein processus. On ne perd que de cinq points au final, en faisant 7/18 aux lancers francs et en shootant à 3-points à 30% seulement. Les bruits extérieurs ne doivent pas nous affecter en tous les cas. L’année dernière, les gens ont dit qu’on avait une prépa trop facile et ils n’étaient pas contents. Et maintenant qu’on a une prépa dure, ce n’est pas bien non plus…
Était-ce finalement un bon test, ou un mal pour un bien, d’affronter l’Allemagne sans Victor Wembanyama ?
Oui mais de toutes façons, il ne jouera pas les quarante minutes. Il y aura forcément des séquences où il ne sera pas sur le terrain. Après, on a eu des soucis sur le poste 4 avec Guerschon, Victor et moi qui ne pouvaient pas jouer en 2e quart. On a réussi des choses sans lui mais c’est forcément un gros atout pour notre équipe et on veut qu’il soit sur le terrain le plus longtemps possible.
Finalement, un petit mot sur Tony Parker, votre ancien coéquipier, qui sera honoré demain avec le retrait de son maillot tricolore en clôture de soirée ?
C’est lui et sa génération qui ont lancé le basket français là où il en est maintenant. Depuis 2010 quasiment. Il a tellement fait de choses pour le basket français en gagnant en NBA, et en amenant ça après en Équipe de France. C’était le fer de lance. Il a fait grandir le basket en France et ce qui va lui arriver demain, c’est totalement normal et mérité.
Propos recueillis à Décines Charpieu