Auteur de 8 points à 2/6 aux tirs, Evan Fournier a été bien malgré lui entraîné dans le marasme offensif généralisé des Bleus vendredi soir face à la Serbie (79-67). Comme Nicolas Batum en défense, l’ancien arrière-ailier des Knicks et des Pistons a pourtant bien essayé de montrer l’exemple à ses jeunes coéquipiers en deuxième mi-temps.
Mais la prestation collective rendue par les Bleus est bien trop lacunaire pour mériter ne serait-ce que la moyenne, sur ce test-là. Pour Evan Fournier, l’attaque est encore un chantier immense, voire inquiétant à deux semaines de l’ouverture des Jeux.
Evan, quel bilan tirez-vous à chaud de cette deuxième défaite de suite, une défaite dure à avaler mais logique sur la globalité du match ?
On est loin du compte. On se fait dominer, on ne joue pas comme il faut. Il y a beaucoup de choses à dire. Le problème, c’est clairement l’attaque, la mise en place, l’installation, le rythme, les prises de décision et les gars qui sont dans de mauvaises positions. Le vrai problème, c’est en attaque.
On vous sent parfois indécis en attaque, à hésiter entre la prise de risque individuelle ou le jeu collectif, comment vous sentez-vous dans ce groupe encore en formation ?
Physiquement, mentalement, je me sens bien mais j’essaye de m’adapter à ce qu’on veut proposer. Il va falloir continuer à bosser, que je me concentre sur ce qui a à faire. Pour moi, il faut que je monte encore d’un cran, que je sois encore plus dans l’agressivité et que je débloque des situations par moi-même.
« On ne se connaît pas assez, on ne se parle pas assez ! »
On a le (mauvais) pressentiment que, comme l’an passé, l’équipe manque encore de liant et de connections fortes en son sein. Qu’est-ce qui cloche d’après vous ?
Sur ce début de campagne, on insiste beaucoup sur la volonté de jouer à l’intérieur, mais pour qu’on soit à notre meilleur niveau, il faudra beaucoup d’alternance. Nous, les extérieurs, on doit faire un meilleur boulot sur l’installation. Mais il faut que les intérieurs nous aident pour qu’on leur donne la balle [dans de bonnes conditions]. Je ne pense pas que de jouer directement au poste bas, ce soit notre force.
Qu’avez-vous pensé de la prestation de votre adversaire du soir, la Serbie ?
La Serbie est très forte. On sait qu’ils seront au rendez-vous. Les Allemands [futurs adversaires de la France en phase de groupes], les Canadiens aussi. À vrai dire, à part un ou deux pays, tout le monde peut prétendre au podium sur ces Jeux Olympiques. Et c’est très bien qu’on se tape ça contre la Serbie maintenant, pour voir ce qu’il faut faire.
Qu’est-ce qui ne fonctionne pas en attaque ? Est-ce que le fait que vous ayez intégré de nouveaux joueurs à l’équipe (dont trois au cinq majeur) perturbe quand même l’équilibre ?
Offensivement, c’était pauvre de A à Z. C’est vrai qu’il y a des nouveaux joueurs mais ce n’est pas une excuse. On a un problème d’installation [du jeu], d’annonce [des systèmes], on ne se connaît pas assez, on ne se parle pas assez. Il y a un problème de pose d’écrans, un problème de démarquage, les fondamentaux en fait !
Propos recueillis à Décines Charpieu