« Quand on aime, on ne compte pas » et, à 22 ans, Chet Holmgren n’a pas pu résister longtemps à la tentation de retoucher le cuir.
Après seulement deux semaines de vacances (et encore, la seconde, il avait déjà repris sa routine de musculation…), le jeune pivot du Thunder a repris ses habitudes d’entraînement pour garder le cap, après une saison rookie des plus convaincantes (à 16 points, 8 rebonds, 2 contres et 2 passes de moyenne).
Symbole d’un Thunder qui a le vent en poupe
Attentif à bien dire qu’il n’était plus un rookie, après avoir enchaîné les 82 matchs de la saison régulière, plus une autre dizaine pour arriver jusqu’en demi-finale de conférence, Chet Holmgren a confié la difficulté de tenir le choc émotionnel, plus que physique, durant ses premiers playoffs.
« Le premier tour s’est super bien passé puisqu’on a gagné tous nos matchs [face à la Nouvelle Orléans] », explique-t-il dans le podcast Road Trippin. « Quand on gagne un match, on se dit qu’on va aller en finale NBA ! Et puis, quand tu perds le suivant, tu te dis : ‘Est-ce que je dois préparer mes vacances à Cancun ?’ Et puis, tu gagnes un autre match et tu crois à nouveau aux finales. Et tu en perds un autre, et tu te demandes si c’est ton dernier vol retour de la saison… Tu as des émotions qui partent dans tous les sens. C’est fou mais c’est le meilleur truc. On pense à telle ou telle équipe qui est déjà en vacances, aux gars qui sont en pleine détente. Pendant ce temps-là, je continue à me coucher tôt, à faire mes traitements, à bosser mon jeu… Mais bon, c’est dans ce genre de matchs que se créent les légendes et les grands joueurs. »
Membre éminent du noyau dur d’un Thunder qui figure déjà parmi les favoris pour la prochaine saison, Chet Holmgren a particulièrement apprécié les mouvements opérés par le directoire d’Oklahoma City. Les arrivées d’Alex Caruso et Isaiah Hartenstein confirment que son GM, Sam Presti, est un génie qui voit les choses avant qu’elles n’arrivent…
« Ce sont deux très bons joueurs, dont les qualités complètent bien celles dont on dispose déjà dans l’effectif. C’est un très bon mariage des deux côtés à mon avis. Leur arrivée va nous permettre d’ouvrir d’autres opportunités. Ce qu’on a fait l’année passée a bien fonctionné donc on ne va probablement pas tout reprendre à zéro. On va continuer à faire ce qu’on a commencé à faire et essayer d’aller encore plus haut. »
Parfaitement intégré dans le jeune effectif du Thunder, Chet Holmgren a expliqué comment l’alchimie de ce groupe s’est graduellement créée, et ce naturellement, avec des coéquipiers qui débarquent aussi dans la Grande Ligue, où ne sont en tout cas pas très loin de leurs débuts.
« On s’entend aussi bien qu’il est possible de s’entendre en NBA. On est tous jeunes et on est tous en train d’apprendre ensemble. Ce qui est bien dans notre équipe, c’est qu’il n’y a pas de hiérarchie comme dans d’autres équipes, entre les vétérans et les petits nouveaux qui viennent d’arriver. Mon premier jour de boulot n’est pas trop éloigné du premier jour de boulot de la plupart de mes coéquipiers. On est tous des gamins qui apprenons ensemble à gagner. »
L’éternelle comparaison avec Victor Wembanyama
Habitué des étés avec la tunique américaine sur le dos, et notamment de sa médaille d’or face aux Bleuets lors de cette finale de la Coupe du Monde U19 face à Victor Wembanyama à l’été 2021, Chet Holmgren a pour le coup décidé cet été de ne pas répondre à l’appel de la bannière étoilée. Encore moins pour la « Select Team »…
« Je fais les sélections depuis que j’ai 16 ans, les camps à Colorado Springs, etc. Et j’adore tous les gars de USA Basketball mais ce n’était pas dans mes projets cet été. »
Après une saison à être inexorablement comparé à Victor Wembanyama, Chet Holmgren a également donné son point de vue sur le trophée de meilleur débutant qui lui a filé entre les doigts, au profit du jeune Français.
« C’est une question très difficile et particulièrement chargée. On peut toujours se tenir ici et discuter de tel ou tel aspect mais nos situations étaient tout simplement différentes, complètement opposés. On pourrait trouver cinquante arguments pour lui comme pour moi, tels que l’attention médiatique, l’effectif, les objectifs collectifs… En fin de compte, quels sont les véritables critères pour cette récompense ? J’ai du mal à comprendre pour beaucoup des récompenses de la NBA. Au final, les critères de l’un ne sont pas ceux de l’autre. Et il s’agit souvent de savoir quel votant va réussir à convaincre les autres de la validité de ses critères par rapport à un autre. Je ne pense pas que le choix de Wemby était injuste, loin de là. »
Plus encore, Chet Holmgren a expliqué comment il a compris que ce débat, parmi tant d’autres, n’était au final qu’une partie infime du grand cirque médiatique qu’est la NBA.
« Ça m’a pris un peu de temps à comprendre que tout ça était le fait des médias. Mais j’ai eu le déclic en discutant de la machine médiatique avec mon coach avant les playoffs. Il me disait de ne pas m’en inquiéter et de ne pas me laisser déconcentrer. Et il a utilisé le terme d’acteurs pour parler des personnalités médiatiques et c’est vrai, vous êtes des acteurs, vous jouez des rôles ! », se marre-t-il face à Richard Jefferson et Channing Frye avant de conclure. « Bien sûr, on veut toujours se mesurer aux meilleurs joueurs en tant que compétiteur. Ce sont les matchs les plus excitants, non seulement pour vous qui allaient y assister, mais aussi pour nous, à jouer. Mais je ne mettrais pas autant d’importance que ça [dans notre duel]. C’est un bon duel mais il y a d’autres joueurs talentueux aussi [et d’autres duels à suivre donc]. »
Chet Holmgren | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2023-24 | OKC | 82 | 29 | 53.0 | 37.0 | 79.3 | 1.6 | 6.3 | 7.9 | 2.4 | 2.4 | 0.6 | 1.6 | 2.3 | 16.5 |
2024-25 | OKC | 3 | 33 | 56.3 | 20.0 | 66.7 | 3.0 | 10.0 | 13.0 | 3.0 | 2.0 | 1.3 | 2.3 | 4.0 | 23.7 |
Total | 85 | 30 | 53.1 | 36.3 | 78.4 | 1.6 | 6.5 | 8.1 | 2.5 | 2.4 | 0.7 | 1.6 | 2.4 | 16.8 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.