Après la miraculeuse victoire face au Japon, puis le succès de l’Allemagne face au Brésil, les Bleus sont donc en quart de finale de leurs Jeux olympiques 2024. Mais c’est bien la seule certitude autour de cette équipe.
Evan Fournier tilte ainsi lorsque le « statut » de l’Equipe de France est évoquée en zone mixte. « Mais quel statut on a ? » demande-t-il, alors que le noyau de ce groupe a tout de même été vice-champion olympique en 2021 puis vice-champion d’Europe en 2022. « Mais c’était il y a deux ou trois ans. On joue différemment, on veut développer un jeu différent. Chaque année, on recommence à zéro. Quand on arrive aux Jeux (de Tokyo), on ne se dit pas qu’on est troisième au championnat du monde (2019), on s’en branle. Pour moi, on n’a aucun statut. »
Une vision que partage Vincent Collet.
« Je le pense » confirme le sélectionneur des Bleus. « Je le pensais un peu avant qu’on commence la compétition mais c’est difficile à dire. Il ne faut pas abîmer la confiance des joueurs et leur estime de soi mais par rapport à ce que je connais et des adversaires… Ce que fait le Canada ne me surprend absolument pas. Si on n’a pas compris l’année dernière, aujourd’hui, c’est la deuxième meilleure équipe mondiale derrière Team USA et ils ne sont pas très, très loin. Quand tu regardes leur backcourt, je ne sais pas où c’est le plus fort. Il faut accepter ça. »
Mais si l’Equipe de France doit retrouver des certitudes quant à sa place sur l’échiquier mondial, elle doit surtout retrouver des certitudes dans son jeu, alors que les « cinq majeur » se multiplient.
« Comment je vois les choses, ou comment j’aimerais qu’on voit les choses, c’est que c’étaient les deux matchs où on était favori et à partir de maintenant, on va être des outsiders »
Face au Japon, Vincent Collet avait ainsi remplacé Matthew Strazel par Andrew Albicy chez les titulaires. Puis il avait démarré la deuxième mi-temps en « small ball », en laissant Victor Wembanyama comme seul intérieur.
Lors du match précédent, il avait déjà laissé Rudy Gobert sur le banc au retour des vestiaires…
Le technicien répète ainsi qu’il ne sait jamais quel joueur sera performant, en particulier sur les lignes arrières. Point intéressant, après le premier match, il avait parlé de ses « attaquants », l’équipe semblant donc partagée entre des profils uniquement offensifs et d’autres uniquement défensifs, sur un piano qu’il a bien du mal à accorder.
Avec un équilibre encore mal défini autour de Victor Wembanyama, le statut des Bleus est donc bien flou.
« Comment je vois les choses, ou comment j’aimerais qu’on voit les choses, c’est que c’étaient les deux matchs où on était favori et à partir de maintenant, on va être des outsiders » conclut Evan Fournier, avant la rencontre face à l’Allemagne puis donc le quart de finale. « Peut-être que ça va nous faire mieux jouer, je ne sais pas. Mais j’ai l’impression que ce groupe, que je connais depuis 2019, joue mieux comme ça. Quand on a la dalle. »
Propos recueillis à Villeneuve d’Ascq