Steve Kerr est confronté à un problème de riches, et trouver du temps de jeu pour tout le monde devient un véritable casse-tête. Son choix de ne pas faire rentrer Jayson Tatum lors du premier match des Jeux face à la Serbie a suscité débats et questions et le sélectionneur avait dû s’en justifier. Face au Soudan du Sud, c’est Joel Embiid qui est resté sur le banc, et là encore Steve Kerr a dû désamorcer un début de polémique, plaidant cette fois le profil de l’adversaire.
Interrogé dans le Dan Patrick Show, Mike Krzyzewski est allé dans le sens du coach des Warriors. Double champion olympique comme assistant de Team USA, en 1984 et 1992, puis triple champion olympique comme sélectionneur en 2008, 2012 et 2016, « Coach K » a insisté sur l’importance de la gagne avant les états d’âme des joueurs, quitte à limiter sa rotation à 9-10 joueurs maximum.
« Tout le monde ne sera heureux que si on gagne. C’est ce que je disais à chaque équipe. La seule question qu’on vous posera sera : ‘Avez-vous gagné ?’. Ne vous préoccupez pas des minutes, des tirs ou de quoi que ce soit d’autre, mais concentrez-vous sur la victoire », a-t-il expliqué. « On avait fait en sorte que chaque joueur soit en accord avec le fait de faire le maximum pour gagner ».
Privilégier une rotation à 9-10 joueurs
Si la tâche est sans doute plus rude pour Steve Kerr au regard de son roster, Mike Krzyzewski faisait toujours en sorte de fonctionner de la même manière pour impliquer tout le monde : un cinq majeur, une rotation à 4-5 joueurs, et un cinq pour finir les matchs pouvant provenir des deux « unit ». Une méthode qui a porté ses fruits…
« J’ai essayé de mettre en place une rotation d’environ neuf joueurs, parfois dix. J’ai presque toujours eu un cinq de départ, et une « second unit », jamais complète. Je n’ai jamais changé cinq joueurs pour cinq autres. Et je crois que c’est important, pour les matchs vraiment difficiles, d’avoir un cinq pour finir, qui peut être une combinaison des deux. C’est une formule qui a très bien marché », a-t-il ajouté. « On avait des gars comme Tayshaun Prince, Michael Redd, Carlos Boozer et même Anthony Davis, quand il était jeune, qui n’avaient pas beaucoup joué. Et puis il y aura deux ou trois gars qui ne joueront pas du tout ou qui ne joueront pas beaucoup. Il faut en arriver là assez rapidement ».
S’adapter à tous les types de basket
L’ancien sélectionneur de Team USA a également mis l’accent sur l’importance de maîtriser les fondamentaux du basket FIBA, un paramètre que les Américains ont appris à prendre en compte avec plus de sérieux depuis son passage.
Plus encore avec le basket moderne, la notion de position tendait alors déjà à s’effacer.
« C’est très important de s’habituer aux nuances du jeu. Je crois que la clé, c’est de ne pas raisonner en terme de positions, et en particulier pour notre pays. Je crois qu’on a probablement le plus de joueurs « positionless », qui peuvent jouer plusieurs postes. À Londres en 2012, mon cinq pour finir, c’était Kevin Durant, Kobe, LeBron, Carmelo Anthony et Chris Paul. Et Chris Paul ne jouait pas forcément meneur. Kobe ou LeBron le faisaient. Je ne me suis jamais laissé entraîner sur ce terrain, hormis face aux équipes avec des grands, comme la Serbie qui avait un très grand cinq à l’époque par exemple », a-t-il conclu.