Avant ce week-end, de nombreuses questions subsistaient sur ce nouveau format du All-Star Game. Après plusieurs matchs des étoiles sans la moindre intensité, la ligue devait changer quelque chose et elle a fait un pari en concertation avec les joueurs, en particulier Stephen Curry.
« C’était un effort collectif entre les dirigeants de la ligue, Adam (Silver), et moi comme voix des joueurs, » confirmait Stephen Curry après la rencontre. « L’idée était d’avoir un format plus condensé pour que nous puissions hausser notre niveau d’intensité sur un moment plus court tout en s’assurant que ce soit plaisant pour tout le monde, les joueurs, les spectateurs et téléspectateurs. »
L’idée d’un tournoi était inédite pour le match du dimanche mais pas pour le All-Star Weekend. Le « Rising Stars Challenge a également été transformé en tournoi il y a trois saisons.
TNT, via Shaquille O’Neal, Charles Barkley, et Kenny Smith ont rendu cette première édition plus intéressante en s’accordant, sans nul doute, pour construire trois équipes avec des thèmes précis : les légendes, les jeunes stars, et une équipe composée quasiment uniquement de joueurs non-américains.
Une intensité en hausse
Cet aspect a ajouté un élément de fierté avec les « OGs » qui ne voulaient pas perdre contre les « Rising Stars » ou contre les « Global Stars », dans une sorte de test du format États-Unis – Reste du monde. Après la finale, tous les All-Stars tenaient le même discours. Cette édition de San Francisco représente un pas dans la bonne direction.
« C’était plus compétitif que les années précédentes, » confirmait Damian Lillard. « Ce n’était pas une intensité de playoffs mais on est allé dans la bonne direction. Il n’y a pas eu beaucoup de lay-ups donnés par exemple. En finale, on voulait les forcer à mettre des tirs, on ne voulait pas les laisser marquer. »
En tant qu’hôte du week-end, Stephen Curry avait à cœur de proposer un spectacle plus abouti que la parodie de basket vue à Indianapolis la saison dernière. Il a donc pris cette responsabilité sur ses épaules, tout en tenant à reconnaitre le professionnalisme de ses coéquipiers et adversaires du soir.
« Juste avant qu’on ne commence l’entrainement hier, Kyrie est venu me voir et m’a demandé : ‘Bon, on joue vraiment cette année ?’ et je lui ai répondu ‘oui’. Et vous l’avez vu ce soir, il était physique sur Donovan Mitchell, il s’est assuré de garder le niveau d’intensité quand il était sur le terrain, » reconnaissait Stephen Curry. « Tout le monde a été professionnel, tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice ce soir. Tout le monde a respecté l’évènement. »
Une pause de plus de 20 minutes pendant la finale…
Si des questions demeurent quant à l’inclusion des « Rising Stars » en tant que quatrième et dernière équipe, c’était loin d’être le plus gros problème de la soirée.
Les transitions entre les matchs et les pauses pendant les matchs ont été beaucoup trop longues. La plupart viennent des obligations publicitaires de la télévision américaine, mais certaines entractes étaient toutefois réussies. Les interludes musicaux, rendant hommage à la baie de San Francisco, ont enflammé la salle. Le concours entre Damian Lillard et un fan pour remporter 100 000 dollars a également été un succès.
Il est toutefois hypocrite de la part de la NBA et de ses partenaires médias de demander aux joueurs de jouer le jeu tout en leur mettant des bâtons dans les roues.
« Disons que les pauses répétées n’étaient pas idéales. Je préfèrerais qu’il y ait plus de continuité, » commentait Shai Gilgeous-Alexander après la finale. « Je suis ravi que ça ne soit pas mon rôle de trouver la bonne solution pour la soirée du All Star Game. »
Trois heures de show, 42 minutes de jeu !
Une pause en particulier a laissé tout le monde, joueurs, spectateurs et journalistes, stupéfaits. Après que les « OGs » ont démarré la finale sur un 11-1, la NBA a rendu un très, très long hommage à l’émission de TNT « Inside The NBA « et à ses protagonistes (Shaquille O’Neal, Charles Barkley, Kenny Smith, et Ernie Johnson).
Une émission qui ne s’arrête pourtant pas… puisqu’elle va désormais seulement basculer sur ESPN l’an prochain. A l’arrivée, sur un show de 3h00, il n’y a eu que… 42 minutes de basket.
« C’était la partie la plus compliquée à gérer de la soirée, » a avoué Jayson Tatum. « Nous étions assis ou immobiles pendant 20 minutes ou peut-être plus. C’est difficile de repartir et de finir le match après cette coupure. »
Pour la première fois, le contexte si unique du All-Star Game a sauté aux yeux de tout le monde, nous offrant au passage un aperçu de l’expérience des joueurs. « Ce soir, vous avez vu les coulisses du All Star Game, » rigolait Jayson Tatum. « Les introductions, les présentateurs, les performances sur le terrain… Il y a beaucoup de temps à passer à attendre mais ça fait partie du show. »
Propos recueillis à San Francisco.