Facteur X monumental des Bleus lors du dernier tournoi olympique, en quarts face au Canada puis en demi face à l’Allemagne, Isaïa Cordinier a gagné ses galons et se retrouve logiquement parmi les leaders immédiats de ce groupe France, durant la dernière fenêtre de qualification à l’EuroBasket 2025.
Solide contributeur en Euroleague avec son club de Bologne, à 13 points, 4 rebonds et 4 passes de moyenne, l’arrière tricolore nous éclaire sur la transition entre Vincent Collet et Freddy Fauthoux à la tête des Bleus.
Comment vous abordez le match de ce soir face à la Bosnie ? N’y a-t-il pas un petit risque de décompression, après Zadar ?
Le plus important, c’est de bien finir ces matchs de qualification devant notre public. On va entamer ce match sérieusement, on joue tous les matchs pour les gagner. ça permet juste de jouer un match avec un peu moins de pression, un peu plus relâchés mais toujours sérieusement.
« Il faut continuer à fixer des automatismes »
Est-ce qu’il y a une volonté du staff de voir certaines actions en particulier sur ce dernier match de prépa, pour affirmer la nouvelle patte de Freddy Fauthoux ?
Non, il faut simplement continuer à améliorer ce qu’on a fait de très bien depuis l’arrivée du nouveau coach. Il faut continuer à fixer des automatismes, à corriger les « spacings ». Et tout simplement jouer de mieux en mieux tous ensemble.
Qu’est-ce que vous voulez dire par ce que vous avez fait de bien ?
On s’est particulièrement bien trouvé [en attaque]. On s’est bien partagé le ballon [contre la Croatie]. Je crois que ça s’est ressenti sur la répartition du scoring sur ce match. On a été plutôt sérieux. On a notre identité défensive. Les Croates finissent avec 80 points dans leur salle, mais il y a deux ou trois exploits individuels qu’on aurait pu éviter. On aurait pu les tenir sous 75, mais [Mario] Hezonja a pris feu. On continue à développer notre identité, qui est défensive avant tout mais on commence à avoir les premiers effets du style de jeu en attaque aussi.
Peut-on dire que certains des systèmes qu’on vous voit travailler seront également au programme au prochain Euro ?
Au-delà de ça, le plus important est que le staff et les joueurs soient sur la même longueur d’onde, peu importe les systèmes qu’on propose ! Si le système est bien exécuté, que les joueurs sont concentrés pour le réaliser, le système, il va marcher. C’est ce qu’on veut faire. L’équipe est réceptive à ça, il y a un élan pour apprendre et exécuter correctement les nouveaux systèmes. C’est important pour les compét’ à venir.
Comment se passe la transition entre Vincent Collet et Freddy Fauthoux ?
Très bien parce qu’il y a un bon échange [entre le staff et les joueurs]. Il y a de la bonne volonté des deux côtés, et des joueurs d’apprendre, c’est le plus important.
« Je suis très polyvalent, je peux remplir plusieurs missions, avoir différents rôles. C’est ce qui fait ma force »
Est-ce que ce dernier match, la qualification déjà en poche, peut aussi permettre de profiter davantage de l’instant ?
Pour profiter de l’ambiance, il faut qu’on gagne. Alors, oui, on va peut-être jouer un peu plus relâché, mais on a à cœur de bien finir devant notre public. En plus, on sait que la Bosnie, c’est une équipe très rugueuse, et très fière. Ils vont venir vouloir fêter leur qualification ici. Il va falloir être très sérieux.
Après vos excellentes prestations aux JO, est-ce que vous avez hérité d’un nouveau rôle chez les Bleus, plus leader ?
Le rôle de leader, même à Bologne, je suis encore en train de l’apprendre. J’essaie d’apporter Isaïa Cordinier à l’Equipe de France. Je suis très polyvalent, je peux remplir plusieurs missions, avoir différents rôles. C’est ce qui fait ma force. Pendant les JO, j’ai eu l’opportunité d’être un peu plus créateur, à l’initiative du jeu. Maintenant, si on a besoin que je revienne dans un rôle d’énergizer, voilà après moi, je prends du plaisir à être sur le terrain, à aider l’équipe à gagner. À Bologne, c’est vrai que j’ai un peu plus ce rôle de créateur que j’apprécie beaucoup. J’essaie d’apporter le plus possible dans le rôle qu’on me donne.
Dans le groupe, vous faites tout de même partie des anciens, des vétérans, non ?
C’est marrant de dire ça, parce que j’ai fait plusieurs compéts. En vérité, je n’en ai fait qu’une en entier. Et la Coupe du Monde [2023], elle a été très rapide [rires] ! J’apprends encore, j’apprends. Après, j’ai aussi pris de l’expérience et là, pendant la fenêtre, je suis passé de nouveau à un des plus anciens sur le terrain ! Ça m’a mis un petit coup. J’essaie d’apprendre encore et de transmettre aussi.
Quelle a été votre réaction quand vous avez appris la fin de saison brutale de votre coéquipier, Victor Wembanyama ?
Ça fait peur quand on voit les gros titres au début ! On connait tous Victor, on sait à quel point il adore le basket, comment il donne tout pour devenir le meilleur. Il va falloir qu’il soit patient, ça a dû être dur à avaler, mais je n’ai aucun doute sur sa capacité à surmonter ça. De sa part, premièrement. Mais aussi grâce à son environnement, son entourage, sa franchise. On lui envoie tout notre soutien évidemment.
Propos recueillis à Orléans