Les prochaines heures pourraient marquer un pas décisif dans l’arrivée de la NBA en Europe. La réunion menée par le « commissionner » Adam Silver avec les propriétaires des 30 franchises et le patron de la FIBA, la fédération internationale de basket, aura lieu ce jeudi. Et à l’approche de cette échéance, les contours de ce projet semblent petit à petit se dessiner, notamment dans l’Hexagone.
Comme déjà évoqué depuis plusieurs semaines, l’implantation de la NBA à Paris serait bien à l’odre du jour. Elle pourrait même se faire par le concours du Qatar et des actuels propriétaires du PSG.
Le Parisien et The Athletic avancent ce jeudi que Qatar Sports Investments, qui possède le club de football de la capitale, envisage très sérieusement d’agrandir ses activités sportives. Contacté par la NBA, comme le précise Le Parisien, QSI a « exprimé un intérêt » a confirmé un porte-parole de l’organisation qatarienne, menée par le président du Paris Saint-Germain, Nasser Al-Khelaïfi. La société d’investissements, gérée par le gouvernement du Qatar, colle presque à merveille avec le portrait-robot de ce que la NBA vise comme potentiels partenaires : des fonds souverains, privés, et avec une fortune conséquente pour investir immédiatement des capitaux.
Un PSG basket ou le rachat du Paris Basketball ?
QSI et Arctos, deuxième actionnaire du Paris Saint-Germain et dont Kevin Durant possède des parts, voient cette opportunité comme un bon moyen d’étendre leur potentiel commercial. Nasser Al-Khelaïfi a ainsi dîné avec Adam Silver, le patron de la NBA, le 22 janvier dernier, en marge des matchs de la ligue à Bercy, et du choc de Ligue des champions entre le PSG et Manchester City, informe Le Parisien.
Resterait ensuite à définir sous quelle forme la NBA arriverait à Paris. Alors que la ligue vise aussi des clubs déjà existants à la « marque » forte, le Qatar pourrait avoir deux alternatives. La première consisterait à racheter une équipe déjà implantée en région parisienne, comme le Paris Basket, qui n’a pas souhaité commenter ce sujet au Parisien. Ou créer une nouvelle entité de toutes pièces, « indépendante du PSG » insiste le quotidien, alors que la NBA verrait elle d’un bon œil que l’identité Paris Saint-Germain soit affiliée à ce nouveau club. Arctos vise à se développer aux Etats-Unis, et le PSG compte aussi pour passerelle avec le monde du basket son juteux partenariat avec Jordan Brand, qui produit les troisième et quatrième maillot du club parisien, ainsi que d’autres produits dérivés.
Le PSG avait par le passé déjà été lié avec le basket, avec le PSG Racing Basket qui avait pris la suite du Racing Club de France, avant de se renommer par la suite le Paris Basket Racing, puis de disparaître en 2007 avec un seul titre de champion de France à son palmarès sous l’ère PSG (1997).
Vers une ligue à 16 équipes
Aucun accord avec le moindre acteur, à Paris comme ailleurs n’existe à ce stade, uniquement des déclarations d’intérêt ou d’intention. « Le processus ne fait que démarrer » appuie un officiel de la NBA à The Athletic. Le média américain donne quelques précisions pour sa part sur la compétition elle-même.
Alors que onze villes européennes (Madrid, Barcelone, Munich, Berlin, Londres, Manchester, Milan, Rome, Istanbul, Athènes et Paris) avaient été annoncées comme approchées, la NBA envisage une première mouture à 16 équipes.
Parmi celles-ci pourraient figurer plusieurs clubs majeurs du continent, qui choisiraient de tourner le dos à l’actuelle Euroleague : le Real Madrid, le FC Barcelone, Fenerbahçe, et l’ASVEL de Tony Parker, indique The Athletic. Tony Parker, jusqu’ici impliqué dans cette ligue européenne comme ambassadeur, n’a pas commenté l’information, alors qu’il avait réclamé « une fusion ou un partenariat » entre la NBA et l’Euroleague dans L’Equipe le 19 mars dernier. Le club villeurbannais pourrait ainsi être le deuxième français du projet. Monaco, nouvelle locomotive du championnat de France ces dernières années et participant au Final Four de l’Euroleague en 2023, n’est pour sa part pas évoqué pour le moment.
La piste autour de Manchester pourrait impliquer les propriétaires du club de football de Manchester City évoque The Athletic, alors que le vainqueur de la Ligue des champions 2023 est possédé par des capitaux d’Abu Dhabi et est présidé un des membres de la famille Al Mubarak, en charge du fond pour la culture et le tourisme des Emirats Arabes Unis.
Le ticket d’entrée de 500 millions d’euros ? De « la spéculation » assure la NBA
« Tu ne peux pas arriver et faire un club à Manchester City, les Anglais s’en fichent du basket » avait estimé Evan Fournier, interrogé à ce sujet après le match de son équipe de l’Olympiakos contre le Paris Basketball en Euroleague. « Pour moi, la culture est plus forte que l’argent. Mais les Américains ont un tel savoir-faire sur le business qu’ils monteront sûrement quelque chose de très beau et très cohérent… »
Ce projet pourrait rapporter gros à ses acteurs, alors que NBA estime jusqu’à trois milliards de dollars par an les revenus potentiels d’une ligue en Europe et au Moyen-Orient.
Un « ticket d’entrée » à hauteur de 500 millions, pour un capital partagé à 50% pour la NBA et 50% pour les investisseurs, serait demandé aux nouveaux propriétaires de franchises comme le révélait Sportico. « De la pure spéculation » rétorque toutefois un « officiel de haut rang » de la NBA à The Athletic.
Ces montants colossaux pour le basket sur le Vieux Continent resteraient loin des valorisations actuelles des franchises NBA ou des six milliards de dollars qu’ont coûté les Boston Celtics à son nouveau propriétaire William Chisholm.