Il reste 2.8 secondes à jouer entre Houston et Purdue, lors du Sweet 16 de la « March Madness ». Les deux équipes sont à égalité (60-60) et les Cougars doivent effectuer une remise en jeu ligne de fond.
Kellen Sampson et les autres assistants de Houston pensent alors à un système qui finirait dans une sorte de alley-oop. Mais Kelvin Sampson écarte l’idée et préfère mettre en place un schéma qui utilise L.J. Cryer comme leurre, afin de donner la balle à Joseph Tugler dans la raquette, et profiter des ouvertures générées.
Utiliser les compensations chères à Purdue
Purdue ne « switche » en effet pas sur les écrans, préférant une défense « en croix » avec des défenseurs qui se croisent et compensent les éventuels retards autour de leurs intérieurs.
C’est donc ce que va faire Braden Smith, qui anticipe le retard de C.J. Cox pour couper l’ouverture vers L.J. Cryer. Le problème, c’est qu’il doit abandonner Milos Uzan, qui faisait la remise en jeu, dans son dos.
« J’aurais pu rester » reconnait Braden Smith, qui explique avoir reconnu l’action, utilisée à plusieurs reprises par Purdue pour libérer L.J. Cryer. « Mais énormément de choses auraient pu se passer. Et je ne voulais simplement pas que Cryer sorte (de l’écran) pour pouvoir rentrer ce tir. »
Mais cette option était en fait un leurre, chargé de provoquer justement une compensation, et ainsi ouvrir une option. Ça aurait pu être pour Joseph Tugler, mais ce fut finalement pour Milos Uzan.
« C’était magnifique » explique ce dernier, qui a donc fait la remise en jeu avant de pouvoir récupérer le ballon dans la foulée pour marquer. « Surtout dans un moment comme ça, dans le Sweet 16 pour aller à l’Elite Eight. »
L’instinct de Joseph Tugler
Kelvin Sampson savait que son système « screen the screener » allait provoquer une ouverture. Et il a fait confiance à Joseph Tugler pour la trouver, l’intérieur ayant une formation moins « académique » que ses camarades.
« Personne dans notre équipe n’a autant joué sur des terrains extérieurs plus que Jo », explique Kellen Sampson. « Le fait que ce soit une action instinctive, ça le définit particulièrement bien. Nous avons beaucoup de gars qui ont des entraîneurs personnels. L’entraîneur personnel de Jo, c’est un terrain en dur et un cercle en acier. »
La défense de Purdue piégée, le ballon dans les mains d’un Joseph Tugler qui allait forcément avoir une option, il fallait encore que Milos Uzan soit prêt à recevoir la balle quand elle allait pouvoir lui revenir.
« Il ne fallait pas qu’il reste un observateur neutre et qu’il se demande simplement ce que Jo allait faire » conclut Kelvin Sampson. « Il fallait que ses deux pieds soient dans le terrain pour attraper le ballon ». Mission accomplie.