En guerre ouverte avec Adam Silver et la NBA, James Dolan mène une autre guerre… contre les fans des Knicks trop critiques à son égard. Et ce combat-là se mène sur beaucoup de terrains.
Il y a deux ans, on apprenait ainsi que le propriétaire se servait de la reconnaissance faciale pour bannir des personnes critiques ou gênantes pour ses activités. Kelly Conlon, une avocate de 44 ans, n’avait ainsi pas pu assister à un spectacle avec sa fille et ses amies scoutes, au Radio City Music Hall de New York. Tous les avocats dont les cabinets sont en procès avec les différentes compagnies gérées par la famille Dolan (et peu importe si les avocats eux-mêmes sont impliqués dans ces procès) venaient ainsi d’être placés sur une « liste noire », leurs photographies ayant été inclues au fichier afin de permettre à la sécurité de les repérer par reconnaissance faciale et de leur interdire purement et simplement l’accès aux différents lieux de spectacle gérés par la compagnie du milliardaire.
La même mésaventure est arrivée la semaine dernière à Frank Miller, qui accompagnait ses parents au Radio City Music Hall, pour leur anniversaire de mariage. Sauf que l’entrée lui a été refusée…
Tragi-comique
« Ils m’ont remis un papier m’informant que j’avais été placé sur une liste noire » détaille-t-il. « Il y a une menace de plainte si je me présente à nouveau sur une propriété de MSG », qui comprend différentes salles de spectacle comme le Radio City Music Hall, le Beacon Theatre, la Sphère ou encore le Chicago Theatre.
La différence, c’est que Frank Miller n’est pas avocat. Lorsqu’il a demandé des explications sur la raison de ce bannissement, on lui a expliqué que c’était lié à un incident ayant eu lieu au Madison Square Garden en 2021… sauf que cela fait plus de deux décennies qu’il n’est pas allé voir un match des Knicks.
Néanmoins, il a vite compris que c’était lié à un logo « Ban Dolan » qu’il avait créé suite à l’incident entre James Dolan et Charles Oakley. C’est donc en tant que créateur d’un t-shirt qui avait été porté par un fan des Knicks lors d’un match au Madison Square Garden en 2021 que Frank Miller a atterri sur la liste noire du propriétaire.
« J’ai trouvé ça comique, jusqu’à ce qu’on me dise que ma mère pleurait [dans le hall d’entrée]. Je me suis dit : ‘Oh, j’ai gâché leur anniversaire avec mes conneries sur le Web’. Les mèmes, c’est quelque chose de puissant, tout comme l’État de surveillance » s’inquiète-t-il ainsi.
Tragi-comique
Du côté de James Dolan, on assume encore une fois.
« Frank Miller Jr. a proféré des menaces à l’encontre d’un dirigeant de MSG sur les réseaux sociaux et a produit et vendu des marchandises de nature offensante », a répondu Mikyl Cordova, vice-président exécutif de la communication et du marketing de la société, en réponse à un mail de The Verge. « Son comportement était irrespectueux, perturbateur et en violation de notre code de conduite ».
On peut donc être banni du Madison Square Garden et de toutes les salles de spectacle gérées par les différentes sociétés du propriétaire des Knicks sans y être allé, à cause de critiques sur le Web…
« C’est quelque chose dont nous devons tous être conscients – le panoptique », conclut Frank Miller. « Nous sommes surveillés en permanence et c’est toujours présenté comme une question de sécurité, alors que c’est rarement le cas. C’est plutôt d’un moyen de pression et une tactique pour garder les gens dans le droit chemin ».