Il a l’impression d’être passé d’un « voilier » à un « paquebot ». L’image est utilisée par Tuomas Iisalo pour comparer ses expériences précédentes comme « head coach », notamment à la tête du Paris Basket, à celle qu’il connait actuellement comme coach principal des Grizzlies.
Le Finlandais a ainsi pris le poste il y a une semaine après le licenciement choc de son ancien supérieur, Taylor Jenkins, et se retrouve à la tête d’une énorme logistique, avec beaucoup de monde à gérer, et de tâches à « recalibrer ». Une grosse machine qu’on ne manœuvre pas aussi facilement que les clubs européens.
Après trois premières défaites face aux Lakers, Celtics puis Warriors, l’assistant promu a obtenu sa première victoire « officielle » avec la formation basée à Memphis, qui restait sur sept défaites en huit matchs. C’était cette nuit à Miami, après un tir au buzzer de Ja Morant.
« C’est… c’est vraiment important pour l’équipe. Nos gars bossent extrêmement dur. Tout le monde a tout donné pour obtenir cette première victoire. Et j’espère que c’est la première d’une longue série », réagit le coach. Il ajoute : « Ça fait du bien, et le faire avec ce style de jeu, dans une bataille défensive où les deux équipes s’envoient des coups, et finir victorieux sur un tir incroyable de Ja, c’est spécial de gagner ainsi. »
Une première victoire fêtée avec une douche traditionnelle. « Je crois qu’ils étaient préoccupés par ma récupération, alors j’ai eu le droit à un bain glacé », sourit celui qui tâche de gagner la confiance d’un vestiaire, à quelques jours du démarrage des phases finales. À commencer par celle du leader de l’équipe, Ja Morant.
Bâtir une confiance mutuelle
« C’est la raison pour laquelle on met le ballon dans ses mains dans cette situation. C’est beau à voir, ça donne beaucoup de confiance, pas seulement pour moi comme coach, mais pour toute l’équipe d’avoir un gars comme lui », décrit-il. Héros de la soirée avec ses 30 points et ce tir de la gagne, le meneur a bien remarqué la démarche : « Il nous dit ce qu’il veut faire, mais aussi le baser sur nous. Ce qu’il prêche le plus, c’est la confiance. Il veut avoir confiance en nous. Il veut qu’on ait confiance en lui. Puis il veut qu’on se fasse confiance ensemble sur le parquet. »
Pour reprendre la métaphore, Ja Morant estime que ses coéquipiers, son coach et lui sont bien « sur le même bateau ». Un navire qui a pourtant changé de cap, suite aux choix récents des dirigeants. « Cela prend du temps pour tourner la direction, tout le monde a des rôles spécifiques, on doit naviguer, recalibrer. C’était fou, fou parce que la charge de travail est énorme », remarque le coach.
Le nouveau capitaine sur le banc des Grizzlies est conscient du « processus » en cours pour générer de bons rapports avec ses joueurs. Parce que « si j’étais dans la situation des joueurs, voyant un coach débutant venant de Finlande prendre les commandes, je serais un peu sceptique ! »