La saison régulière et le play-in terminés, la NBA va commencer à désigner les lauréats de ses différents trophées individuels, en marge des playoffs. Pour patienter, on vous propose de découvrir nos prédictions, avec éventuellement un Français décoré dans une catégorie.
L’annonce des trois finalistes de chaque récompense aura lieu ce dimanche et, comme les autres années, on devrait connaître les sept vainqueurs, ainsi que les membres de chaque meilleur cinq, d’ici la mi-mai.
MVP : Shai Gilgeous-Alexander (Thunder)
Meilleur marqueur de la ligue et détenteur du meilleur bilan de la ligue, Shai Gilgeous-Alexander n’est que le septième joueur de l’histoire à combiner ces deux « accomplissements ». Avant lui, ce sont Wilt Chamberlain (1966), Kareem Abdul-Jabbar (1971), Michael Jordan (1992, 1996, 1997, 1998), Shaquille O’Neal (2000), Stephen Curry (2016) et James Harden (2018) qui y étaient parvenus et ils avaient tous été élus MVP, à l’exception de Michael Jordan en 1997. C’est dire à quel point « SGA » a bouclé un exercice historique et mémorable, pour guider le Thunder vers la meilleure saison de son histoire (époque Supersonics comprise).
Bien sûr, la concurrence est féroce, avec un Nikola Jokic tout simplement monstrueux et en triple-double de moyenne (!), mais on a du mal à voir le trophée échapper à Shai Gilgeous-Alexander, quand on combine : « performances individuelles, performances collectives et lassitude des votants ». Et ce serait loin d’être un MVP volé, un an après la deuxième place du Canadien, deux ans après sa cinquième place, six ans après son arrivée à Oklahoma City et sept ans après sa Draft. Une ascension de rêve, pour l’un des meilleurs attaquants de sa génération, efficace au possible et influent des deux côtés du terrain.
Mentions : Nikola Jokic, Giannis Antetokounmpo…
Rookie of the Year : Stephon Castle (Spurs)
Certains auraient choisi Zaccharie Risacher, dont l’efficacité et la maturité au sein d’une équipe Top 8 a impressionné (et rassuré) nombre d’observateurs qui doutaient de sa 1ère place à la Draft, mais on préfère plutôt miser sur la régularité de Stephon Castle, 4e choix de celle-ci. Dans l’ombre de Victor Wembanyama, avec lequel il forme désormais la fameuse « Zone 51 », le meneur a été un rayon de soleil dans la fin de saison morose des Spurs, encore une fois hors du Top 10 sans « Wemby », mais qui ont eu le nez fin il y un an en draftant le joueur de UConn, alors tout juste sacré champion NCAA sous Dan Hurley.
Scoreur le plus prolifique parmi tous les rookies, Stephon Castle n’a peut-être pas été le plus adroit et le plus propre de tous, mais il a su attaquer correctement sa première année (11.5 points en octobre/novembre), sans jamais descendre sous les 10 points de moyenne, mais en terminant plus fort que la concurrence (17.8 points post-All-Star Weekend) malgré les défaites. Comme cette récompense n’est historiquement pas basée sur la réussite collective, tout porte à croire que le meneur va devenir le quatrième Spur de l’histoire à triompher, succédant à Victor Wembanyama et imitant aussi David Robinson et Tim Duncan. Rien que ça !
Mentions : Zaccharie Risacher, Jaylen Wells, Alex Sarr…
Defensive Player of the Year : Evan Mobley (Cavaliers)
Sans doute le trophée le plus difficile à décerner cette année, tant les prétendants sont nombreux depuis la blessure de Victor Wembanyama, grandissime favori avant ça. Entre un Draymond Green qui vise un deuxième sacre mais dont la candidature s’est imposée sur le tard, un Luguentz Dort étouffant mais qui ne sort pas forcément du lot dans la machine de guerre du Thunder, un Dyson Daniels qui intercepte tous les ballons mais qui souffre d’une défense collective moyenne et un Amen Thompson ultra-polyvalent mais à la visibilité moindre, aucun favori ne se dégage clairement. D’où le nom de… Evan Mobley.
Evan Mobley est à la tête d’une défense des Cavaliers certes pas forcément élite, car « seulement » 8e en matière d’efficacité (111.8 points encaissés sur 100 possession), mais qui a souvent pu mettre le pied sur le frein vu l’efficacité de son attaque (121 points sur 100 possessions). Associé à Jarrett Allen, lui aussi précieux dans ce secteur, l’intérieur All-Star peut naviguer au large et contester aussi bien les 2-points que les 3-points. Polyvalent au possible et capable de défendre plusieurs postes avec ses prédispositions physiques, en plus d’avoir une influence certaines sur ses coéquipiers, il a sans doute été le plus régulier de tous cette saison.
Mentions : Dyson Daniels, Draymond Green, Luguentz Dort, Amen Thompson, Ivica Zubac, Rudy Gobert…
Most Improved Player : Dyson Daniels (Hawks)
Sans doute un peu court pour le titre de Défenseur de l’année, Dyson Daniels se consolera volontiers avec celui de Progression de l’année. Bien sûr, Ivica Zubac, Christian Braun ou Austin Reaves auraient aussi fait de beaux vainqueurs, et Cade Cunningham, Evan Mobley ou Tyler Herro auraient pu perpétuer la tradition du « néo-All-Star récompensé », qui tient depuis 2020. Sauf que l’on ne pouvait pas passer à côté de l’éclosion de « The Great Barrier Thief », passé de joueur du banc à New Orleans à titulaire indiscutable à Atlanta, où il a la confiance de tout le monde et complète parfaitement Trae Young dans le « backcourt ».
Plus adroit, plus complet et plus épanoui chez les Hawks, Dyson Daniels se sera tout simplement établi comme l’un des meilleurs intercepteurs de l’histoire sur une saison, entre sa moyenne de 3.0 (la plus haute depuis Nate McMillan en 1994) et son total de 229 (le plus haut depuis Gary Payton en 1996). Une explosion inattendue de la part de l’Australien, qui n’a à peine que 22 ans et donc encore tout l’avenir devant lui, trois ans après sa Draft dans le Top 10 (en tant que 8e choix).
Mentions : Ivica Zubac, Cade Cunningham, Christian Braun, Austin Reaves, Evan Mobley, Tyler Herro…
Sixth Man of the Year : Payton Pritchard (Celtics)
Difficile de choisir entre Payton Pritchard et Malik Beasley car ce dernier a établi le record de paniers à 3-points sur une année pour un joueur qui sort du banc (319). Ensuite, car il présente une meilleure moyenne au scoring (16.3) avec un temps de jeu inférieur (28 minutes). Enfin, car il est le leader de l’un des meilleurs bancs de la ligue (6e avec 40.2 points). Et surtout parce qu’il incarne avec Cade Cunningham la réussite des Pistons cette saison.
Mais difficile aussi de ne pas le donner à Payton Pritchard, en progression constante aux Celtics, et devenu une arme essentielle du collectif des champions NBA. Régulier et fiable physiquement, c’est un joker altruiste, qui s’inscrit toujours dans le collectif. Certes, il n’est pas le remplaçant qui marque le plus de points, mais son impact sur le jeu de Boston dépasse son simple apport offensif.
Mentions : Malik Beasley, Ty Jerome, Naz Reid…
Coach of the Year : Kenny Atkinson (Cavaliers)
Comment passer outre la formidable première année de Kenny Atkinson sur le banc des Cavaliers ? Leaders de la conférence Est du début à la fin, les Cavs auront franchi un cap sous « Coach K » –même s’il faudra maintenant confirmer en playoffs–, alors qu’on ne les attendait pas aussi hauts à l’automne dernier. Avec 64 victoires, il possède en tout cas le quatrième total le plus élevé d’un entraîneur qui vit sa première saison sur le banc d’une nouvelle équipe, derrière Bill Sharman (69), Alex Hannum (68), Phil Jackson (67) et Steve Kerr (67). Autrement dit que des pointures…
Au-delà de ça, les Cavaliers ont dominé leurs adversaire de 10 points en moyenne et ils ont aussi gagné 40 matchs par 10+ points, dont 18 matchs par 20+ points et 5 matchs par 30+ points. Si cet historique groupe du Thunder n’existait pas, on parlerait encore différemment de la saison de Cleveland, qui possède l’attaque la plus efficace de la ligue (121 points sur 100 possessions !) et la 8e défense la plus efficace du pays (dans le sillage de Evan Mobley). Une saison régulière de haut vol, débutée par 15 succès de rang, avec également deux autres séries à 12+ victoires (dont une à 16…), et à laquelle Kenny Atkinson n’est forcément pas étranger.
Mentions : JB Bickerstaff, Ime Udoka, JJ Redick, Tyronn Lue, Mark Daigneault…
Clutch Player of the Year : Jalen Brunson (Knicks)
Jamais simple de décerner cette récompense, finalement très subjective, mais ce qui peut nous aider à désigner un lauréat, c’est assurément les statistiques dans les situations dites « clutch ». Autrement dit les cinq dernières minutes où les deux équipes se tiennent en maximum 5 points d’écart. Et à ce petit jeu-là, difficile de ne pas être séduit par la candidature de Jalen Brunson, d’ailleurs surnommé « Captain Clutch » à New York pour ses prouesses dans les moments chauds.
Dans ces situations, Jalen Brunson affiche ainsi un total de 156 points (numéro 2, derrière les 157 de Anthony Edwards) et une moyenne de 5.6 points (numéro 1), pour aller avec un bilan positif de 17 victoires et 11 défaites. Statistiquement, le meneur All-Star est donc au top et, pour couronner le tout, il possède de nombreux matchs « signature » où son sang-froid a sauvé les Knicks. Pêle-mêle : Charlotte, Washington, Brooklyn, Atlanta, Houston, Philadelphie, Denver, Miami et de nouveau Philadelphie. De quoi renforcer l’impression de domination chiffrée et son dossier de candidature.
Mentions : Nikola Jokic, Anthony Edwards, Stephen Curry, Trae Young…
All-Teams
All-NBA First Team : Shai Gilgeous-Alexander, Donovan Mitchell, Jayson Tatum, Giannis Antetokounmpo, Nikola Jokic
All-NBA Second Team : James Harden, Cade Cunningham, Anthony Edwards, LeBron James, Karl-Anthony Towns
All-NBA Third Team : Jalen Brunson, Stephen Curry, Tyrese Haliburton, Evan Mobley, Alperen Sengun
All-Defensive First Team : Dyson Daniels, Luguentz Dort, Amen Thompson, Draymond Green, Evan Mobley
All-Defensive Second Team : Shai Gilgeous-Alexander, Giannis Antetokounmpo, Jaren Jackson Jr, Ivica Zubac, Rudy Gobert
All-Rookie First Team : Stephon Castle, Zaccharie Risacher, Jaylen Wells, Kel’el Ware, Alex Sarr
All-Rookie Second Team : Isaiah Collier, Bub Carrington, Dalton Knecht, Donovan Clingan, Zach Edey