Pour la quatrième fois de l’histoire (après 1984, 1990, 1992) et la première depuis plus de trente ans, ces deux franchises mythiques de la conférence Est se retrouvent dans une série de playoffs. Que les Knicks terminent sur le podium de leur conférence était attendue, en revanche, que les Pistons arrachent une place directe pour les playoffs, ce fut une énorme surprise. Néanmoins, c’est amplement mérité, tant les joueurs de Detroit ont réussi une superbe saison régulière.
Alors, pourront-ils aller jusqu’au bout de la surprise en sortant New York, pour remporter leur première série de playoffs depuis 2008 ? Le défi est grand pour les jeunes loups du Michigan car les Knicks ont des sacrés arguments. Mais aussi des limites.
PRÉSENTATION DES KNICKS
Les titulaires : J. Brunson, M. Bridges, J. Hart, O. Anunoby, K. Towns
Les remplaçants : T. Kolek, M. McBride, C. Payne, L. Shamet, M. Robinson, P. Achiuwa
Les absents : (aucun)
Le coach : Tom Thibodeau
Le transfert entre Julius Randle et Karl-Anthony Towns n’a finalement pas bouleversé les Knicks. Ni dans un sens positif, ni dans le sens négatif. L’équipe a réalisé une saison régulière dans la lignée de celle de la saison passée, en gagnant un match de plus que lors du précédent exercice (51-31) et en affichant globalement le même visage. Fort avec les faibles mais faible avec les forts, les Knicks ont néanmoins survécu à la blessure de Jalen Brunson au printemps, qui a manqué un mois de compétition. Même si le bilan n’est pas le plus ronflant, avec son effectif, son public et son expérience, New York est un gros morceau, surtout dans un bon soir.
LE POINT FORT
– Les talents individuels. Cinquième meilleure attaque de la ligue (118.5 points sur 100 possessions), ce groupe possède une grosse force de frappe. Jalen Brunson et Karl-Anthony Towns sont des attaquants qui peuvent faire de gros dégâts quand sous-estimer Mikal Bridges et OG Anunoby, qui a pris une nouvelle dimension cette saison, reste une erreur qui se paye cher. Le cinq majeur des Knicks pose d’énormes problèmes à une défense et, certains soirs, quand les planètes étaient alignées, les joueurs de Tom Thibodeau ont réussi de véritables démonstrations offensives. Difficile, voire impossible, de brider les quatre en même temps, sans oublier un Josh Hart toujours précieux et utile avec son activité.
LE POINT FAIBLE
– Une défense qui peut souffrir. Revers de la médaille : la défense de New York, la 14e de la NBA cette saison, n’est pas toujours à la hauteur de leur attaque. Surtout face à de fortes machines, où les Knicks ont explosé. Les difficultés sur pick-and-roll avec un Karl-Anthony Towns peu tranchant existent. De plus, au moment où l’adversaire commence à frapper à 3-pts, la noyade n’est jamais loin. Et il suffit de deux ou trois minutes disputées avec un peu moins de concentration et d’intensité pour que la défense explose totalement. Durant cette zone de turbulences, « on peut se faire marcher dessus », avait regretté l’entraîneur new-yorkais.
PRÉSENTATION DES PISTONS
Les titulaires : C. Cunningham, T. Hardaway, T. Harris, A. Thompson, J. Duren
Les remplaçants : D. Schroder, M. Beasley, R. Holland, S. Fontecchio, I. Stewart, P. Reed
Les absents : J. Ivey
Le coach : JB Bickerstaff
C’est l’équipe surprise de la saison. En recrutant des vétérans – Tim Hardaway Jr, Tobias Harris, Malik Beasley – pour apporter un peu de bouteille à ce jeune groupe, en mettant sur son banc un entraîneur avec des références – JB Bickerstaff – la franchise a trouvé les parfaits ingrédients pour faire grandir son groupe. Et quelle réussite !
En 2023/24, la saison fut catastrophique avec 14 succès, et ce total a été plus que triplé cette année, avec 44 victoires. Et cette surprenante sixième place de la conférence Est donc. L’identité de cette équipe est fidèle à l’histoire de la franchise, aux légendaires équipes du Michigan, c’est-à-dire très physique voire bagarreuse si nécessaire.
LE POINT FORT
– Une équipe solide. Les Pistons sont une sorte de gros bloc, très massif et difficile à bouger. En plus, il rend les coups. Les muscles sont partout, l’envie de défendre de JB Bickerstaff s’est diffusée chez chacun et alors que les défenses et les contacts prennent toute la place en playoffs, Cade Cunningham et sa bande ont les caractéristiques pour être une formation que personne ne veut croiser au printemps. Le All-Star, avec ses progrès et son leadership, est une cerise sur le gâteau, celui qui peut faire la différence si le collectif répond moins bien. Enfin, le vestiaire est sans doute porté par une confiance forte, vu les résultats de la saison régulière.
LE POINT FAIBLE
– Un manque de poids à 3-pts. Portés par l’enthousiasme et leur dimension physique, les Pistons proposent un basket moins centré sur le shoot à 3-pts que les autres. C’est intéressant mais c’est aussi un bémol car, en dehors de Malik Beasley, énorme avec ses 319 réussites derrière l’arc à 41% de réussite, et Tim Hardaway Jr, ils souffrent globalement à 3-pts. Detroit n’inscrit que 12.8 paniers à 3-pts par match (20e moyenne) à 36% de réussite (17e). L’absence de Jaden Ivey pèse d’ailleurs dans ce domaine. Les Pistons ont de bons shooteurs dans leur effectif, mais l’adresse n’est pas toujours au rendez-vous. Et si ça dure plusieurs matches dans une série de playoffs, tout peut devenir plus compliqué. Surtout si les premières options offensives souffrent…
LES CLÉS DE LA SÉRIE
– L’adresse à 3-pts des Pistons. Si les Knicks ne sont pas non plus la meilleure équipe à 3-pts, la plus puissante, les talents offensifs sont nombreux et ils peuvent faire sans. Pour les Pistons, s’ils veulent vraiment mettre en difficulté la friable défense de New York, il faudra frapper derrière l’arc. Si Malik Beasley et Tim Hardaway Jr. envoient régulièrement des flèches, Tom Thibodeau pourrait transpirer. Surtout si Cade Cunningham appuie là où ça fait mal, sur pick-and-roll. On peut aussi faire la réflexion inverse : sans lourde pression à 3-pts, les joueurs de Detroit pourraient souffrir pour enfoncer leur adversaire.
– La dimension physique. C’est l’une des forces, des visages de Detroit donc il est évident que les ouailles de JB Bickerstaff vont imposer leurs muscles dans cette série. Ça va batailler très fort sous les cercles, au rebond. Les Knicks ont parfois du mal à s’imposer au rebond d’ailleurs, et c’est un point sur lequel Detroit a tout intérêt à appuyer. Pour limiter les possessions de Jalen Brunson et compagnie et pour jouer les transitions. Si les deux équipes ne sont dans un grand soir à 3-pts, les rencontres pourraient se transformer en bataille de tranchées.
– L’expérience de New York. L’importance des vétérans dans la réussite de Detroit cette saison prouve à quel point l’expérience est une donnée fondamentale dans un groupe, aussi talentueux soit-il. Les playoffs sont une montagne difficile à gravir, surtout lors de la première ascension, et une majorité des Pistons ne connaissent pas ces altitudes. Les Knicks sont habitués eux : Karl-Anthony Towns et Jalen Brunson ont par exemple été jusqu’en finale de conférence durant leur carrière quand Mikal Bridges a même goûté aux Finals. Dans l’approche de ce premier tour et dans les moments très chauds, les Knicks auront une longueur d’avance.
SAISON RÉGULIÈRE
Detroit 3-1
– 1er novembre : Detroit – New York (98-128)
– 7 décembre : New York – Detroit (111-120)
– 13 janvier : New York – Detroit (119-124)
– 10 avril : Detroit – New York (115-106)
VERDICT
New York 4-2. Affronter les Pistons n’est clairement pas un cadeau pour les Knicks. Mais s’ils ont montré des grosses limites face aux Cavaliers, Celtics ou Thunder pendant la saison régulière (et même face à Detroit, vu le bilan entre les deux formations), cette équipe a plus que les armes pour remporter cette série. Elle a des ambitions élevées donc éliminer des Pistons certes vaillants mais encore inexpérimentés à ce niveau ne doit pas être source de frayeur. Néanmoins, la série s’annonce dure sur le plan physique, donc on peut y laisser des plumes et des matches si les erreurs sont trop nombreuses. Avec leur expérience et des cadres à leur niveau, les joueurs de New York doivent franchir ce premier tour, même si ce ne sera sans doute pas toujours une partie de plaisir.
CALENDRIER
Game 1 : à New York, samedi 19 avril (00h)
Game 2 : à New York, lundi 21 avril (1h30, dans la nuit de lundi à mardi)
Game 3 : à Detroit, jeudi 24 avril (1h, dans la nuit de jeudi à vendredi)
Game 4 : à Detroit, dimanche 27 avril (19h)
Game 5* : à New York, mardi 29 avril
Game 6* : à Detroit, jeudi 1er mai
Game 7* : à New York, samedi 3 mai
* Si nécessaire.