Le 15 avril 2019, les Clippers signent le plus gros comeback de l’histoire des playoffs après avoir été menés de 31 points sur le parquet des Warriors. Six ans plus tard, le Thunder s’est offert le 2e plus gros retour du genre, à égalité, en ayant comblé un retard de 29 points à Memphis. Point commun à ces deux rencontres : Shai Gilgeous-Alexander.
« J’ai complètement oublié ça, donc ça ne m’est pas venu à l’esprit », admet le leader du Thunder, qui était rookie chez les Clippers à l’époque. « C’est fou… », n’en revient pas son coéquipier Jalen Williams alors que le contexte des deux séries n’a pas grand-chose de comparable.
OKC s’était présenté à Memphis en se doutant que l’équipe locale allait vouloir pousser fort, après deux premières rencontres qui avaient généré un constat peu équivoque : la meilleure équipe de la ligue évoluait plusieurs crans au-dessus. Dans ce Game 3, les joueurs de l’Oklahoma ont d’abord donné le sentiment inverse.
Ja Morant et sa troupe, Scotty Pippen Jr. en tête (28 points !) ont signé une merveille de première période dans laquelle les visiteurs n’ont pas existé. Les Grizzlies augmentaient enfin la cadence, comme ils n’avaient pas été en mesure de faire depuis le début de la série. Au point de coller 77 points après 24 minutes à la meilleure défense de la ligue (51-77).
Une confiance « extrême » pour revenir
Mark Daigneault rapporte qu’une logique « frustration » était perceptible dans le vestiaire du Thunder à la pause. « Ça craint sur le moment, mais c’est clairement quelque chose de faisable (de revenir), en particulier avec notre groupe. Ce n’est pas quelque chose à laquelle on veut s’habituer, mais on a aussi une confiance extrême sur comment on peut jouer pour renverser la situation », résume Williams.
« On savait comment ils avaient établi leur avance de 29 points, donc on savait qu’on devait établir notre propre avance de 29 points », note « SGA » comme s’il s’agissait d’une mission facile. Les visiteurs ont clairement été aidés en ce sens avec la blessure de Ja Morant.
En parallèle, comme le dit Daigneault : « Nous nous sommes reconnectés à qui nous sommes. Ils nous ont assommés, puis ils ont recommencé. Mais félicitations à nos gars. Notre réaction, surtout dans un match qui ne semblait parfois pas atteignable, a été incroyable. »
Un joueur a bien incarné ce changement d’approche chez OKC : Chet Holmgren. Avec un petit point à la pause, l’intérieur était rentré au vestiaire en faisant grise mine. « Bravo à Mark de ne m’avoir pas lâché, ça a changé la trajectoire du match […] après le carnage que j’ai fait en première mi-temps », souffle le géant auteur de 23 points après la pause. « Ce soir était juste une soirée de plus où ils étaient eux-mêmes », salue Shai Gilgeous-Alexander en incluant Jalen Williams.
Repassés devant dans la dernière minute
Ces trois-là ont terminé avec 24 points ou plus. Mais ils ont pu compter sur les autres soldats pour mener à bien leur retour. On pense par exemple à ce ballon chipé par Alex Caruso après avoir mis une grosse pression à Scotty Pippen Jr. Lu Dort avait ensuite été le premier à plonger pour récupérer le cuir.
Cette action à 40 secondes de la fin, incluant les deux spécialistes défensifs de l’équipe, allait permettre à OKC de préserver sa possession d’avance. Après être revenus à plusieurs reprises à égalité, le Thunder avait dû attendre un lancer-franc de Williams à une minute de la fin pour repasser devant. « On aurait facilement pu perdre ce match ce soir à cause de la situation dans laquelle on s’est mis tout seuls », remarque leur coach.
Celui-ci, à l’issue de ce match fou, résume en quelques mots son sentiment : « Jamais surpris, toujours impressionné. » Puis Mark Daigneault termine sur ses joueurs : « Ils ressentent une telle responsabilité les uns envers les autres. Ils sont l’incarnation même d’une équipe, du premier au 18e. »