Ils pointent tous au-dessus des 2,06m et peuvent dépasser les sept pieds sous la toise mais ils sont, ou étaient, reconnus pour leurs qualités de shooteurs. Battant en brèche l’idée que les « gros » ont les mains carrées, ces intérieurs peuvent s’écarter du cercle et sanctionner à distance. Grande carcasse mais doigts de fées, un combo rare qui mérite attention.
Basket USA dresse un double classement des meilleurs « grands » shooteurs de l’histoire de la ligue, avec une première partie dédiée aux joueurs désormais retraités et un second volet qui répertorie les joueurs encore en activité. Aujourd’hui, on s’occupe des joueurs historiques, ceux qui ont déjà raccroché les sneakers.
Pour simplifier les comparaisons, nous vous proposons ici d’afficher pour chaque joueur sa taille en pieds puis en mètres, puis son pourcentage au shoot en carrière, d’abord à trois points, ensuite à deux points.
10. Robert Horry (6-10, 2,08m, 34, 42)
On commence par du lourd. Pas tant par ses statistiques que par sa propension à rentrer les shoots décisifs. Aucun hasard à son surnom « Big Shot Rob » acquis au gré de clutch shots déclenchés pour les Rockets, les Lakers et dernièrement pour les Spurs. Le plus mémorable : celui qui crucifie les Kings au match 4 des finales de conférence 2002.
https://www.youtube.com/watch?v=UOb13RzZ71c&feature=related
9. Rodney Rogers (6-7, 2,01m, 35, 45)
Un “petit” 2,01 mais un physique de panzer pour ce « power forward » qui porte bien son nom. Mais également des mains étonnamment agiles pour un joueur de ce gabarit.
Rodney Rogers a écumé la ligue pendant 12 ans, en connaissant notamment les joies (de courte durée) d’une finale NBA au sein des Nets de J-Kidd en 2003. Malheureusement pour lui, un accident de quad le paralyse en 2008 et celui qui pouvait aussi bien galoper et dunker sur quiconque se dressait sur son passage que planter une banderille derrière la ligne à trois points, doit désormais se déplacer en fauteuil roulant…
8. Sam Perkins (6-9, 2,06m, 36, 46)
Coéquipier de Jordan à Chapel Hill (et aux JO de 84 avec la breloque en or à la clé), de Magic aux Lakers, et joueur de banc sous la tutelle de Larry Legend aux Pacers, Sam Perkins a fréquenté le gratin de la ligue.Un pivot de petite taille (mais à l’envergure immense) qui peut étirer les défenses aussi bien à trois points qu’à deux points : voilà les caractéristiques principales de celui que l’on surnommait « Smooth. »
Il avait ce shoot peu académique avec les pieds dans le béton, mais malgré ses « sleepy eyes, » Perkins trouvait souvent la mire.
7. Keith Van Horn (6-10, 2,08m, 36, 44)
Pour beaucoup, ce fut un flop, mais la réalité des choses est différente. Intronisé dans la ligue comme le futur Larry Bird, Keith Van Horn n’a certes pas égalé les performances de son aîné. Mais, dans le fond, et au bout de dix années de bons et loyaux services, avec au passage une finale NBA avec les Mavs en 2005, l’ailier aux chaussettes blanches était un joueur de gros calibre.
Certes un peu pataud dans ses appuis, son geste de shoot était quant à lui assez pur, et d’autant plus qu’il partait du haut d’un bon 2,08m. Avec lui et Nowitzki, Dallas s’appuyait sur une équipe de pistoleros qui échoua tout près du but ultime.
Chez les Nets
Puis les Knicks
https://www.youtube.com/watch?v=HhMUz8uy764
6. Arvydas Sabonis (7-3, 2,21m, 33, 50)
La NBA va l’honorer et il serait temps. Le grand Sabas, le « Tsar » est un joueur hors-norme. Avec sa carrure de géant, il parvenait néanmoins à distiller les passes décisives comme autant de perles alors que ses mains de couturière lui permettaient de shooter à deux comme à trois points sans le moindre problème.
La preuve en est que, sur sa carrière NBA longue de 7 saisons, Sabonis cumule un hallucinant 50% de réussite à deux points. Certes, sa corpulence mammouthesque lui octroyait des paniers faciles dans la peinture, mais géant aux pieds (et genoux) d’argiles, son jeu sur la fin tirait beaucoup vers l’extérieur (au grand dam des fans des Blazers qui cauchemardait du Shaq à chaque saison de playoffs).
Figure mythique dans son pays, et non content d’avoir remonté son club de Kaunas, Sabonis s’attaque désormais à la présidence de la fédération lituanienne !
https://www.dailymotion.com/video/x5b403_arvydas-sabonis-simply-the-best_sport
5. Toni Kukoc (6-11, 2,11m, 34, 45)
Un autre européen dans ce classement. Et cela ne doit en étonner aucun tant l’académie de basket du Vieux-Continent a toujours insisté sur l’acquisition de fondamentaux du shoot très tôt pour ses futures vedettes. Kukoc en est un exemple paradigmatique. La « panthère rose » de Split griffait de la papatte gauche.
Malheureux contre le CSP, Kuki s’est largement vengé depuis avec l’effroyable règne des Bulls dans les nineties. Salement bizuté par son Altesse, Kukoc a progressivement gagné ses galons de lieutenant attitré et donc, trois fois titrés !
4. Cliff Robinson (6-10, 2,08m, 36, 44)
L’oncle Cliffy, longtemps figure symbolique des Blazers avec son bandana rouge sur le crâne, est un personnage attachant de la ligue. Imaginez plutôt : 18 saisons dans la grande ligue, 1 253 shoots primés inscrits, et un très honorable 44% de réussite à 2 points.
Il fut d’ailleurs pendant un bout de temps le seul joueur à plus de 2,08 à avoir dépassé les 1 000 trois-points en carrière avant que l’inévitable Wunderkind le dépasse (dans sa berline, I suppose). Au gré de sa carrière à Portland, Phoenix, Detroit, Golden State, et New Jersey, Robinson a toujours été un attaquant racé pouvant alterner poste bas et pick and pop au large pour déclencher son shoot en suspension.
Pour la petite histoire, ce surnom vient de lui-même lorsqu’en 92 après une victoire contre le Jazz en finale de conférence, Robinson avait effectué un pas de danse qu’il avait choisi d’appeler l’ « Uncle Cliffy. »
https://www.youtube.com/watch?v=qhWw8aCLDoE
3. Rasheed Wallace (6-11, 2,11m, 34, 47)
Un grand malade! Tout le monde le connaît, le Sheed, c’est un roublard parmi les roublards, mais c’est encore plus un joueur avec un potentiel énorme.
Très long pour un poste 4 (avec des gadgetobras), trop mobile pour un poste 5, Wallace avait la panoplie complète. Devenu défenseur sur le tard – mais avec brio (bague au doigt) – chez les Pistons, il était d’abord un fantastique attaquant, notamment à Portland qui en avait fait son franchise player.
Capable de dégainer à trois points, mais également friand des shoots lignes de fond, que ce soit après décalage ou en fin de move poste bas, Wallace était un temps inarrêtable.
Une tendance dispendieuse sur ses vieux jours à balancer des bombes du centre ville – de Beantown – lui ont valu une revue à la baisse au niveau des pourcentages ; mais le Sheed la forte tête – elle aussi avec bandana – ne laisse personne indifférent.
https://www.youtube.com/watch?v=SWMwqZksD8E
https://www.youtube.com/watch?v=QMaokruZKOk&feature=related
Sheed s’est spécialisé dans le shoot impossible en plus
https://www.youtube.com/watch?v=RKm_RsSwf20&feature=related
https://www.youtube.com/watch?v=rdAWBilQUkY
C’est pas du shoot mais c’est du bon
2. Detlef Schrempf (6-9, 2,06m, 38, 49)
Encore un Européen! Un allemand – tiens, tiens! Mais, en fait, Detlef Schrempf ne l’est que de naissance car c’est bien sur le sol américain, dans l’état du Washington où il vivra ses meilleures années pro au sein des Sonics, qu’il a fait ses classes.
Ailier capable de manier le ballon, Schrempf savait également caresser le cuir dans le sens du nylon. 49% dans une carrière longue de 16 saisons : ça vous classe un homme.
Troisième tête de l’hydre Supersonics à l’ère George Karl, il ne fallut que la meilleure prestation du meilleur joueur de tous les temps pour empêcher le premier « Wunderkind » d’enfiler sa bague de champion.
Eternel bosseur, et après avoir été un temps, assistant chez les Sonics, Detlef opère désormais comme businessman averti dans la région de Seattle, et la relève est là : son fils Alex – qui a pour coéquipier Luke Sikma, le fils du grand Jack – répète ses gammes sur le campus d’UCLA.
https://www.youtube.com/watch?v=kymzyT6LVcI
Bonus : Detlef, la triple menace
1. Larry Bird (6-9, 2,06m, 38, 50)
Larry Legend ! Un mythe, une histoire, des exploits ! Expliquons-nous sans plus tarder : ce n’est pas tant par les chiffres que par les actes que nous classons Bird tout en haut du podium. Seulement 129ème total de shoots à trois points réussis en carrière avec 649, et des Isiah Rider, George McCloud et même Rodney Rogers cité plus haut devant lui au classement, Bird n’as pas le plumage qui se rapporte à son ramage.
Car en termes de trash-talking, Larry était un des tous meilleurs. Eclipsé depuis par les Jordan, Barkley et autres Wallace, l’Hoosier de l’Indiana n’avait pas sa langue dans sa poche, et il alliait bien souvent la parole aux actes.
Quand sonnent les dernières secondes du chrono, que ce soit en concours pour le week-end des étoiles ou en pleine saison des playoffs, Larry Bird ne se manquait que très rarement. Clutch à souhait, l’ailier à la moustache et aux shorts ultra-minis ne se démontait jamais. Ses 50% à deux points en carrière finissent de prouver combien sa panoplie offensive était large, et combien donc, le shoot extérieur n’était finalement qu’une arme dans son arsenal bien fourni.
Triple champion, triple MVP, 12 fois All Star : le compte est bon, Larry Bird est définitivement un grand du shoot ! Et il l’a toujours été !
Et un dernier pour la route :