C’était le 1er novembre 2001. Les Memphis Grizzlies recevaient les Detroit Pistons. En sortie de banc, Pau Gasol grappillait 17 minutes pour 4 points et 4 rebonds.
« On n’a pas encore vu le vrai Pau Gasol mais personne ne doit douter de ma progression. Je vais faire encore bien mieux. J’ai encore une énorme marge de progression et je veux être encore meilleur. Je veux être un grand joueur dans cette ligue. »
C’était par ces mots également, que le pivot catalan se faisait connaître d’un public américain pas forcément au courant du phénomène (qui inscrivait par exemple Pao au lieu de Pau sur le programme du match).
Drafté par les Hawks
Drafté originellement par les Hawks en 3ème choix de la draft 2001, ce sont bien les Grizzlies qui récupèrent le gros lot (ou le grand Pau, c’est selon). Et quand il doit quitter sa famille, c’est le grand désarroi car Gasol prend l’avion depuis Barcelone alors même que les attentats du 11 septembre viennent de plonger l’Amérique (et le monde en général) dans un climat d’incrédulité totale.
Son départ vers les « EEUU, » comme on dit de l’autre côté des Pyrénées, est même entouré d’énormes doutes sur la capacité du joueur à pouvoir s’imposer dans une ligue au jeu très physique quand Pau est encore un intérieur fluet et qui redoute le contact.
En pleine psychose du 9/11
Parmi les haineux, on trouve un haut placé du club blaugrana qui dit que « l’an prochain, il reviendra avec la queue entre les jambes. »
Pau prouve le contraire. Après seulement deux matchs comme remplaçant, Gasol devient titulaire. Il est élu rookie du mois de novembre, en janvier et en mars puis évidemment meilleur débutant de l’année. Il est évidemment présent au match des rookies du All Star Game, à la fois en tant que débutant mais aussi en tant que sophomore.
Puis, les performances s’enchaînent, le pivot ibérique gagne un nouveau statut, et donc un nouveau contrat. Et quoi de plus normal, il a fait de Grizzlies moribonds une équipe de playoffs (en 2004).
20 points, 9 rebonds, 5 passes et 2 contres de moyenne !
Et tout s’accélère en 2006. Il devient All Star en cumulant des stats de 20 points, 9 rebonds, 5 passes et 2 contres, ce qui constitue sa saison la plus complète de sa carrière. Dans le même temps, il est déjà devenu le meilleur rebondeur de l’histoire de sa franchise de Memphis avec son 3 072ème rebond en 5 saisons dans le club.
Bref, l’histoire est lancée. Pau brille sur les terrains du monde entier, récoltant bientôt les plus beaux honneurs du basket FIBA avec son équipe espagnole adorée avec laquelle il est champion du monde au Japon. Il gagnera le titre continental par deux fois (en 2009 et 2011) réalisant le doublé, et posant quelques problèmes délicats au Team USA lors des JO de Pékin en 2008 (médaille d’argent).
Ça fait déjà 10 ans qu’il a traversé l’Atlantique et, quoiqu’on en dise, Pau Gasol est un des plus grands talents du basket mondial. Nul doute qu’il rejoindra les Sabonis, Walton et autres Olajuwon dans le Panthéon américain du Hall of Fame un jour.