Le lock-out qui dure depuis le 1er juillet a déjà bien rogné sur la saison 2011-2012, et il est même parti pour l’engloutir dans son intégralité.
Mais plus que les problèmes actuels de partage des revenus et de contrats garantis, c’est l’Histoire de cette ligue qui est en péril. Dans un sport et une culture où les anciens et les plus grands exploits d’antan sont souvent ressassés, effacer une saison aurait le même impact que d’effacer une partie du grand tableau noir de l’Histoire.
Comme toutes générations avant eux, certains joueurs d’exceptions d’aujourd’hui marquent l’Histoire. Une saison en moins enlève à ces légendes, une nouvelle occasion de marquer durablement ce sport en laissant des matches au vestiaires, des points non marqués, et des records inviolés.
L’exemple Kobe Bryant
Le joueur le plus touché par ce lockout est sans doute Kobe Bryant. Avec deux titres de champion depuis trois ans, Bryant et ses Lakers sont dans une dynamique qui peut permettre encore de gagner des titres. L’héritage de Bryant résidera dans ses titres et il ne lui manque qu’une bague pour à la fois dépasser son idole, Magic Johnson et atteindre son modèle, Michael Jordan.
Si la saison était annulée, le MVP 2008 louperait donc 82 matches, alors qu’il n’en a manqué que 94 en 15 ans de carrière. Bryant se verra alors amputé aussi d’environ 2 600 points dans sa quête de grimper dans la liste des meilleurs marqueurs de l’histoire de la NBA…
Toute une génération touchée… deux fois !
Outre Bryant, c’est toute sa génération qui est touchée par ce lockout. Et pour la seconde fois en moins de 15 ans. Les Steve Nash, Ray Allen, Kevin Garnett ou encore Tim Duncan, vivent leur seconde grève et sont donc encore privés de basket.
« J’étais déjà là en 1998, rappelle Pierce. Sans ces deux lockouts, combien aurais-je battu de records (ndlr : de franchise) ? »
Ces joueurs auront donc à jamais deux astérisques sur leurs statistiques, sur leurs palmarès ou sur leurs performances. Pour de tels monuments, c’est inacceptable. Injuste même. On peut donc en conclure que la leçon de la grève 1998-1999 n’a pas été retenue.
L’histoire jugera
Ce lockout, au-delà de sombrer dans le ridicule, est sur le point de réécrire l’Histoire ou plutôt de la modifier. Seulement, tous les acteurs de ce mouvement doivent savoir qu’il ne remporteront jamais cette bataille. L’Histoire est plus forte que tout, surtout en sport où, les faits sont inscrits et ne laissent pas la place à une quelconque réécriture.
L’Histoire est donc à la fois le meilleur et le pire juge possible. Impitoyable, elle ne retient rien sauf les faits et sait les faire parler comme personne. Messieurs, du haut de ces négociations et autres discussions, 65 années de basket NBA vous contemplent, ne les oubliez pas.